La terre a franchit ce lundi officiellement le cap des sept milliards d’habitants, selon l’ONU. L’Afrique, qui a le taux de croissance le plus élevée au monde, compte à elle seule désormais plus d’un milliards de personnes. L’enjeu de cette évolution démographique est de taille : comment nourrir toute cette population alors que les ressources naturelles de la planète se réduisent ?
C’est officiel. La terre compte depuis ce lundi sept milliards d’habitants, selon les estimations des Nations Unies. Cette évolution démographique comporte de multiples enjeux. Pour le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, le passage aux 7 milliards d’habitants n’est pas à prendre à la légère. «Ce n’est pas une simple affaire de chiffre. C’est une histoire humaine», a-t-il déclaré dans une école new-yorkaise la semaine dernière. «Sept milliards de personnes ont besoin de nourriture. D’énergie. D’offres intéressantes en matière d’emplois et d’éducation. De droits et de liberté. La liberté d’expression. La liberté de pouvoir élever ses enfants en paix et dans la sécurité. Tout ce que chacun souhaite pour soi, multiplié par 7 milliards », a-t-il dit.
La grande question est de savoir si les ressources naturelles de la terre seront suffisantes pour nourrir tous ces habitants ? L’ONU a pointé du doigt l’accroissement des inégalités sur la planète, précisant que le partage des richesses est primordial pour y remédier. Le président du réseau Global Footprint Network, Mathias Wackernagel, indique pour sa part qu’il faudra une seconde planète d’ici 2030 pour nourrir toute la population et absorber ses déchets. Selon lui, « la flambée des prix de l’alimentation est due aux effets pervers du changement climatique, et nos économies sont confrontées à la réalité des années de dépenses au-dessus de nos moyens.»
Trois milliards d’habitants en Afrique d’ici 2 100
Selon l’ONU, le continent africain a le taux de croissance le plus élevé. Depuis 2009, Il compte plus d’un milliard d’habitants et devrait atteindre les 2 milliards d’ici 2044. La Somalie est l’exemple le plus parlant de cette progression démographique. D’après le centre de recherche américain Woodrow Wilson, en Somalie, avec en moyenne sept enfants par famille, la population devrait atteindre 26,6 millions d’habitants en 2050. En plus, l’Unicef précise qu’un tiers des enfants y sont victimes de malnutrition grave depuis plusieurs années.
La planète compte ainsi de plus en plus d’africains. L’institut national des études démographiques (INED) a indiqué qu’en 2100 la population africaine devrait passer à 3 milliards. Aujourd’hui 15 % de la population mondiale vit sur le continent, demain se sera beaucoup plus. « L’Afrique subsaharienne est la seule région où la population doit encore doubler ou tripler au cours des 40 ans à venir », assure John Cleland, un expert britannique en matière de reproduction. Une proportion à peu près égale à celle de la période d’avant la traite négrière mais en constante augmentation ces dernières décennies.
L’Afrique est jeune et s’urbanise. D’immenses zones géographiques sont désertées au profit des villes. Un exemple de ce déséquilibre géographique, la population d’Abidjan, qui a été multipliée par 100, de 50 000 à environ 5 millions, entre 1950 et l’an 2000. Cette urbanisation précoce représente un enjeu de taille. Comment faire face à l’insuffisance alimentaire et la pauvreté dans ces mégalopoles africaines ? Sans compter le chômage massif des jeunes ? C’est le principal défi des années à venir.