Les cybercafés d’Oran en crise


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Connexion lente et déconnexions fréquentes, providers en difficulté, rien ne va plus dans les cybercafés d’Oran. Les clients se lassent d’une technologie qui marche mal et la concurrence se fait rude. Trop d’Internet tue l’Internet, démonstration.

 » La matinée, tout va bien. Mais à partir de 16 heures, les choses commencent à se corser. La forte demande induit des perturbations et ce n’est pas du tout facile de convaincre les clients que ce n’est pas de notre faute », explique le gérant d’un cybercafé. Cette situation semble s’éterniser. Les moyens utilisés pour attirer le chaland ne sont plus efficaces. A l’image de la connexion satellite souvent affichée sur les devantures des cybercafés qui ont champignonné un peu partout dans les quartiers de la ville.

Même les prix pratiqués ne sont plus d’un grand secours. « Maintenant, les internautes cherchent plutôt un endroit où la connexion est rapide », explique un autre gérant. Et pour compenser les pertes, certains cybers proposent pour le même prix des jeux en réseau. Une pratique dénoncée par leurs concurrents et ignorée des services de contrôle.

L’ère de la régression

Ce nouveau mal qui ronge les cybers d’Oran risque d’être fatal au développement de l’Internet et de rebuter les investisseurs. « Au lieu d’une amélioration de la qualité de service, nous assistons à une régression inquiétante. Nous avons fait un retour en arrière d’une année », regrette Zerouki, gérant de l’un des premiers cybercafés.

Pourtant, avec l’installation à Oran de nouveaux providers, l’espoir était grand d’avoir une meilleure connexion à Internet avec des prix de plus en plus bas. « La multiplication des cybercafés à travers les quartiers de la ville a ouvert la voie à la concurrence. Mais cela n’a pas participé à l’amélioration de la qualité de service », souligne le même gérant.

Les providers dans le rouge

Attirés par la demande croissante et la prolifération des cybercafés, les providers ont investi la deuxième ville du pays. « Au départ, tout allait pour le mieux. Nous avions le choix entre plusieurs fournisseurs d’accès à Internet. Et le choix se faisait sur des bases commerciales », explique un gérant. Cette situation n’a pas duré longtemps. Les choses ont commencé à changer avec la rupture du câble téléphonique qui relie l’Algérie à la France. Principal fournisseur d’accès à Internet à Oran, Algérie.com a souffert plus que les autres providers.

Pour l’EEPAD, les difficultés actuelles au niveau d’Oran sont dues à la saturation du réseau téléphonique. La suite n’est pas reluisante. Ce fournisseur installé à Oran et qui sert la plupart des cybers de la ville a repris lundi dernier après un arrêt de plusieurs jours. Conséquence, les gérants des cybers se retrouvent dans l’obligation de diversifier leurs approvisionnements avec des abonnements différents. « Les communications téléphoniques dans cette ville sont souvent difficiles. Les déconnexions et la lenteur de la connexion à Internet sont causées par le réseau téléphonique. Parce que nous avons augmenté notre bande passante et parce que, aussi, les moyens matériels dont nous disposons sont suffisants pour répondre à la demande », explique le chargé de communication de l’EEPAD.

La guerre silencieuse entre les fournisseurs d’accès pour prendre les meilleures parts du marché local n’est pas étrangère à la détérioration de la qualité de service dans l’Internet à Oran. Particulièrement depuis que la Poste a ouvert un provider sans abonnement, avec la possibilité de se connecter uniquement en formant le numéro 15-15. Lancé discrètement, sans informer les utilisateurs sur les prix pratiqués – près de 130 dinars la minute -, ce nouveau service de la Poste a compliqué davantage la situation. Pour certains, les problèmes ont commencé avec le lancement de ce nouveau service.

Hamid Guemache

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