Le ministère marocain de l’Intérieur a annoncé mercredi que les superficies cultivées en cannabis dans le nord du pays sont passées de 134.000 hectares en 2003 à 60.000 hectares en 2008, soit une réduction de 55%, précisant que l’objectif escompté est d’atteindre moins de 50.000 hectares de cette culture en 2009.
« Depuis la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte antidrogue, les autorités marocaines ont adopté une politique énergique visant à réduire progressivement les surfaces cultivées en cannabis et à lutter contre le trafic de drogues », a indiqué un communiqué du ministère de l’Intérieur.
Au cours de cette année, les services de sécurité marocains ont saisi 88 tonnes de chira (résine de cannabis), même si le pays a longtemps été accusé de « laxisme » envers le trafic de drogue.
L’année dernière, les douaniers marocains avaient battu un record en saisissant 35 tonnes de haschich, soit une hausse de 25,7% par rapport à 2006. La valeur de la drogue saisie était estimée à 140 millions d’euros sur le marché européen.
Cultivé depuis le XVème siècle dans le Rif central, le cannabis s’est étendu durant les 20 dernières années jusqu’à des terres de la côte atlantique au nord-ouest du Maroc.
La production globale de cette plante narcotique en 2003 avait été estimée à 47.400 tonnes, d’où sont tirées 3.080 tonnes de résine de cannabis, commercialisées pour l’essentiel en Europe.
Selon une étude officielle, environ 800.000 Marocains vivent en grande partie de cette culture, mais les cultivateurs ne tireraient de ce trafic que 214 millions de dollars par an, alors que le chiffre d’affaires généré par cette production sur le marché mondial s’élève à 12 milliards de dollars US.