L’Association des consommateurs du Burkina (ACB), la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) et l’Organisation des consommateurs du Burkina (OCB) ont publié une déclaration à travers laquelle ils disent un « non » catégorique aux organismes génétiquement modifiés. Une initiative destinée à marquer la Journée mondiale des consommateurs, qui s’est tenue mardi.
Consommateurs du Burkina Faso, le monde fête aujourd’hui la journée mondiale des droits des consommateurs. Cette journée commémore les quatre droits fondamentaux du consommateur : le droit d’être protégé, le droit d’être informé, le droit de choisir et le droit d’être entendu. Elle est l’occasion, pour les associations de consommateurs à travers le monde, de promouvoir les droits du consommateur.
Depuis 1983, l’Organisation internationale des consommateurs « Consumer international » célèbre la journée mondiale des droits des consommateurs le 15 mars. Dans un discours devant le Congrès américain le 15 mars 1962, le président américain J.F. Kennedy avait énoncé les quatre droits fondateurs du consommateur : droit à la sécurité, droit à l’information, droit de choisir et droit d’être entendu.
Les associations de défense des droits des consommateurs du Burkina Faso saisissent cette occasion pour se mettre ensemble en vue de faire entendre avec force et détermination la voix du consommateur au Burkina Faso : « En dépensant des milliards de F CFA en biens et en services, les consommateurs burkinabè exercent, sans le savoir, un pouvoir économique énorme. Les milieux économiques ne doivent pas sous-estimer le pouvoir de ces consommateurs lorsqu’ils font leurs courses quotidiennes.
Consommateurs du Burkina Faso,
Notre devoir, en tant qu’associations de défense de vos droits, est d’aider à accroître le niveau de confiance du consommateur en faisant en sorte que vous avez le droit de défendre vos intérêts. Les pouvoirs publics ont un rôle important à jouer à cet égard, mais les entreprises également, car elles ont besoin de la confiance des consommateurs pour réussir. Pour permettre d’établir cette confiance, il semble donc impérieux d’agir ensemble pour favoriser l’émergence d’une nouvelle approche en matière de consommation au Burkina Faso.
Consommateurs du Burkina Faso,
L’Organisation internationale des consommateurs (consumers international) a choisi comme thème 2005 : « Les consommateurs disent NON aux OGM ».
Nous devons de ce fait nous mobiliser pour contrer la mainmise grandissante de l’industrie agro alimentaire sur la production des aliments et l’utilisation des biotechnologies et d’autres techniques industrielles d’agriculture aux seules fins d’augmenter le contrôle des grandes multinationales sur la nourriture que nous mangeons. Surtout que la réglementation dans ce domaine est insuffisante, voire inexistante et ne tient pas compte des demandes des associations.
Trois points majeurs sont visés par notre mobilisation :
* la production et la distribution afin d’empêcher la brevetabilité du vivant, l’utilisation de l’aide alimentaire pour introduire clandestinement des OGM ;
* une traçabilité sans faille et un étiquetage qui permettent aux consommateurs de choisir en connaissance de cause ;
* une réglementation fortement protectrice en ce qui concerne l’autorisation des OGM, les conditions de développement des OGM et le risque potentiel que comportent les produits pharmaceutiques et les aliments qui en seraient issus.
Les associations de Consommateurs du Burkina Faso s’associent pleinement aux actions menées par les autres organisations de la Société civile et demandent notamment que soit adoptée une réglementation dans le domaine qui prenne en compte les notions d’utilité réelle pour les consommateurs, d’absence de risque à long terme, et que les associations de consommateurs soient consultées sur les projets de recherche et d’autorisation.
Le débat autour des OGM n’est pas seulement une question d’innocuité. C’est aussi, et surtout, le danger de donner à quelques multinationales le moyen de contrôler, par la génétique et les biotechnologies, les semences et toute la production agricole.
Les associations de Consommateurs du Burkina Faso entendent promouvoir auprès du public burkinabè et des décideurs l’idée que tout citoyen du monde a droit à une alimentation suffisante, équilibrée et de qualité et à être informé adéquatement sur la production et la transformation des aliments qu’il consomme. Elles demandent également que les consommateurs puissent participer aux décisions qui portent sur les politiques publiques, la recherche, la transformation et la mise en marché des produits d’alimentation et que soient appliqués à la production agricole le principe de précaution, celui du développement durable ainsi que celui du respect de la biodiversité.
La production alimentaire mondiale est actuellement suffisante pour nourrir six milliards d’êtres humains, que malgré cela, la famine persiste dans plusieurs régions du globe. Cette situation découle de la logique économique de l’industrie des aliments, où la famine qui sévit dans les pays pauvres s’aggrave proportionnellement à l’augmentation des exportations alimentaires vers les pays riches. Ce ne sont donc pas les OGM qui viendront régler les problèmes de mal distribution.
Consommateurs du Burkina Faso,
Vous avez des droits,
Exigez-les,
C’est votre droit.
Pour l’Association des consommateurs du Burkina (ACB),
La Présidente Mme Adélaïde NARE
Pour la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB),
Le Président Augustin KARANGA
Pour l’Organisation des consommateurs du Burkina (OCB),
Le Président Abdoulaye OUEDRAOGO