Le centre Robert F. Kennedy Human Rights a décerné son Prix des droits de l’Homme 2022 à Felix Agbor Nkongho et Maximilienne Ngo Mbe, deux acteurs de la société civile qui dénoncent les violations des droits humains dans le conflit opposant l’armée aux séparatistes anglophones au Cameroun.
Maximilienne Ngo Mbe et Felix Agbor Nkongho sont les deux lauréats du Prix des droits de l’Homme 2022, décerné par Robert F. Kennedy Human Rights. C’est une reconnaissance internationale bien méritée après plus de vingt ans d’activisme en faveur du respect des droits de l’Homme au Cameroun et en Afrique centrale. Ce mérite est donc «un hommage à des champions exceptionnels de la justice sociale qui incarnent les efforts de la société civile […] en plein conflit, dans un espace civique restreint, avec d’importants risques personnels», précise l’organisation américaine. Retour sur leurs combats!
Felix Agbor Nkongho, porte étendard des minorités anglophones
Felix Agbor Nkongho est avocat et directeur du Centre pour les droits humains et la démocratie en Afrique. Il est un fervent défenseur de la région anglophone du Cameroun. Il a été emprisonné en janvier 2017 à la suite de sa participation active dans l’organisation d’un mouvement de désobéissance civile pour dénoncer les violations des droits de la minorité anglophone. Il avait été inculpé de 8 chefs d’accusation dont le terrorisme, la trahison, l’incitation à l’agitation civile et la violation de la Constitution. Il a été libéré en août de la même année, après un décret présidentiel, annonçant l’abandon de toutes les charges portées contre le défenseur des droits de l’Homme.
Maximilienne Ngo Mbe où le symbole engagement sans relâche
Maximilienne Ngo Mbe est directrice exécutive du Réseau des Défenseurs des Droits Humains des en Afrique centrale (REDHAC). Elle a plus de 30 ans d’expérience en tant que défenseure des droits de l’Homme. Durant sa carrière, elle a été confrontée à la violence, aux campagnes de calomnie, d’harcèlement sur les réseaux sociaux et aux menaces de mort, visant même ses enfants qui vivent en exil en France. Pour autant, elle n’a pas baissé les bras. Depuis des décennies, l’activiste et son équipe sont engagées dans la dénonciation des violations commises dans le conflit opposant le gouvernement camerounais aux séparatistes anglophones.
En effet, à travers le réseau, madame Ngo Mbe lutte aux côtés d’autres activistes d’Afrique centrale pour la promotion et la défense des droits humains sans discrimination, conformément aux traités et conventions signées et ratifiées par les Etats d’Afrique centrale, signataires de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP). Des luttes qui lui ont valu plusieurs prix parmi lesquels : Le Prix international du courage féminin 2021 décerné par le département d’État américain à l’occasion de la Journée internationale des femmes.
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