Voilà cinquante ans que la France et l’Algérie ont signé, à Evian, un accord de cessez-le-feu. Ces accords, qui portent également sur les déclarations gouvernementales relatives à l’Algérie, dont l’organisation d’un référendum d’autodétermination, ont été signés le 18 mars 1962 et sont entrés en application le lendemain à 12 heures.
Vendredi 18 mars 2012 marquera le cinquantième anniversaire des accords d’Evian. Ils mettent fin à sept années et quatre mois de guerre et à plus d’un siècle de présence française en Algérie. Ainsi, le 18 mars 1962, le chef historique du Front de libération nationale, Krim Belkacem, et le ministre français des Affaires algériennes, Louis Joxe, signent un accord de cessez-le-feu, dont l’application a été fixée au lendemain 12 heures. Ils s’entendent sur les déclarations gouvernementales relatives à l’Algérie qui portent notamment sur l’organisation d’un référendum d’autodétermination [[Le référendum a lieu le 1er juillet 1962, le « oui » l’emporte à 99,72%. Le 18 mars marque également la libération d’Ahmed Ben Bella, premier chef d’État de l’Algérie indépendante.]], la programmation du retrait des forces militaires françaises et un cadre de coopération entre les deux États.
Malgré la signature des accords, censée avoir mis officiellement un terme aux combats entre les troupes françaises et l’Armée de libération nationale (ALN), la guerre continuera à faire rage jusqu’à la proclamation de l’indépendance de l’Algérie le 5 juillet 1962. L’Organisation armée secrète (OAS) rejette le cessez-le-feu et tente d’empêcher l’indépendance et d’éviter l’exil des pieds noirs en multipliant les meurtres et les attentats. La bataille de Bab el Oued, quartier de retranchement de l’OAS, donnera lieu à une lutte franco-française entre commandos Delta et gardes mobiles.
Arrestation des chefs de l’OAS
Le général Edmond Jouhaud est l’un des quatre généraux, avec Maurice Challe, Raoul Salan et André Zeller, organisateurs du putsch à Alger du 21 au 25 avril 1961. Un échec. Il se réfugie dans la clandestinité et devient l’adjoint du général Salan à la tête de l’OAS. Arrêté le 25 mars 1962 et condamné à mort par contumace le 13 avril par le Haut Tribunal militaire, il sera toutefois gracié le 28 novembre de la même année par le général de Gaulle et amnistié en juillet 1968. Il devient, en 1969, le président du Front national des rapatriés et réintègre en 1982 les cadres de l’armée. Le général Salan sera quant à lui arrêté le 20 avril 1962 avant d’être gracié le 15 juin 1968.
Le 5 juillet 1962, le Président de Gaulle annonce officiellement, par la voie d’un télégramme, l’indépendance de l’Algérie, soit 132 ans jour pour jour après la prise d’Alger. Depuis, les historiens français et algériens continuent leur travail d’archives, car à ce jour toutes n’ont pas encore été publiées. Pour l’heure, les écoliers en Algérie apprennent que 1,5 millions d’Algériens ont perdu la vie durant cette guerre alors que les historiens français avancent un total de quelque 400 000 morts, majoritairement algériens. Les écoliers français apprennent, quant à eux, la « Guerre d’Algérie » depuis 1983…
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