Exploitées, sous-payées, les ouvrières chinoises se sont mises en grève pour demander de meilleures conditions de travail. Devant cette fronde, le gouvernement mauricien a fait appel à une spécialiste d’origine chinoise pour assurer la liaison avec les ouvrières.
» Elles travaillent 7 jours sur 7 et, en plus, elles font des heures supplémentaires à n’en plus finir. Comme elles ne parlent que le mandarin, elles ont du mal à communiquer et à connaître leurs droits « , explique Sheila Ramasany, reporter au Mauricien. Après la mort de deux Chinoises suite à une longue maladie, leurs compatriotes, qui travaillent en totalité dans les usines de textile de la zone franche au sud de l’Ile, se sont mises en grève.
Une première dans les annales de l’histoire de l’Ile Maurice. Arrivées en 1992 à Maurice, recrutées par les usines mauriciennes ou encore hong-kongaises via une agence chinoise, les ouvrières chinoises perçoivent un salaire de près de 200 dollars par mois. Salaire qui est presque totalement rapatrié dans leur pays d’origine.
Rififi dans le textile
» Les Chinoises sont surexploitées. Comme elles ne connaissent pas la législation mauricienne sur le travail, elles ne savent pas qu’elles peuvent refuser de faire les heures supplémentaires. Leurs employeurs en profitent. De plus, leur salaire est directement ponctionné par les autorités chinoises « , affirme un responsable, sous couvert d’anonymat au ministère du travail.
Forte de 18 000 ressortissants, dont 11 000 travaillant dans la zone franche, la communauté chinoise vit à la périphérie de la société mauricienne. En plus du handicap linguistique, elle est volontairement mise à l’écart. » Les employeurs ne veulent pas que leurs ouvrières se mélangent avec les Mauriciens. Elles risquent de prendre conscience de leurs conditions de travail. Elles vivent dans des dortoirs et ne sortent que pour aller travailler « .
Devant la dégradation de la situation dans la zone franche, le gouvernement mauricien a nommé un officier de liaison, une Mauricienne d’origine chinoise. Elle aura pour mission d’informer la communauté chinoise sur ses droits et de traduire en mandarin le code du travail.