Les Chenilles « Chitoumou » : une tradition culinaire en péril


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Chitoumou
Chitoumou

À Bobo-Dioulasso, au cœur du Burkina Faso, les chenilles « chitoumou » sont un plat traditionnel préparé avec soin. Il incarne un morceau vivant de la culture bobo. La scène est typique : devant les marmites fumantes des vendeuses, la foule se presse pour obtenir un sachet de ces chenilles, fierté culinaire de la ville. Mais derrière cette tradition gastronomique se cache une réalité moins réjouissante. en effet le réchauffement climatique menace sérieusement leur existence.

Un plat ancestral aux saveurs inoubliables

Les « chitoumou », chenilles de karité, sont le joyau culinaire des Bobo au Burkina Faso. Grillées, en soupe, ou incorporées dans des plats modernes comme les pizzas, ces larves sont appréciées pour leur goût unique et leurs propriétés nutritionnelles impressionnantes. Les Bobo les préparent avec des tomates, des oignons, de l’ail et du piment, un mélange savoureux qui est devenu un symbole de leur culture gastronomique. Mais leur préparation est un véritable art qui demande patience et savoir-faire : de la collecte précoce à la cuisson minutieuse, chaque étape est essentielle pour garantir leur qualité exceptionnelle.

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Une tradition menacée par le réchauffement climatique

Le réchauffement climatique a un impact dévastateur sur la production des chenilles. La désertification croissante et les irrégularités climatiques compromettent leur habitat naturel et rendent leur cueillette de plus en plus difficile. De plus, les chenilles sont maintenant moins disponibles et les prix augmentent de manière alarmante. Les femmes, qui traditionnellement prennent en charge cette tâche, sont confrontées à des défis majeurs pour maintenir cette pratique ancestrale.

Une richesse nutritionnelle à préserver

Les chenilles de karité sont riches en protéines, fer et oméga 3, ce qui en fait une alternative nutritive à la viande. Leur consommation contribue non seulement à la nutrition locale, mais aussi à la lutte contre la malnutrition. La FAO souligne leur potentiel pour enrichir les régimes alimentaires, notamment dans les régions où les protéines animales sont rares. Le biochimiste Kahitouo Hien a même lancé une marque de chenilles à croquer, avec des produits comme des biscuits salés et des snacks pimentés. Cette initiative offre une solution moderne à une tradition ancienne.

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