Le Conseil Panafricain des Autorités Traditionnelles et Coutumières (CPATC) a organisé la 7è édition de la « Caravane pour la paix et le vivre ensemble au Cameroun». La cérémonie s’est tenue, le 28 septembre 2022, à Yaoundé, capitale politique camerounaise.
Commencée la veille par un rituel traditionnel restreint, on a dénombré la présence à cette manifestation de 1 500 gardiens de la tradition (chefs traditionnels), venus des quatre coins du pays, pour une cause noble : «marcher pour la paix et le vivre-ensemble».
Lors de ce grand rassemblement, il y a eu entre autres activités :
– Un conclave
– Une procession de paix autour du monument de la Réunification (symbole de la paix et l’unité nationale)
– La constitution de la colonne royale
– La marche royale
Voici la déclaration d’une riveraine
«J’entends par le vivre-ensemble, la reconnaissance de toutes les formes de diversité, lutter contre la discrimination et faciliter la cohabitation harmonieuse. Les différents acteurs du milieu travaillent en concertation pour faciliter l’émergence des valeurs communes qui contribuent à la cohésion sociale. Peut-on parler du vivre-ensemble, lorsque ton voisin mange et jette le reste à la poubelle, pendant que tu dors affamé ? Peut-on parler du vivre-ensemble, lorsque tu es dans l’impossibilité de t’acheter un comprimé de 50 fcfa, alors que ton voisin, lorsqu’il a un petit bobo, il appelle le SAMU (Service d’assistance médicale d’urgence), le traitement commence à son domicile, tout au long du trajet, jusqu’à l’hôpital de référence au pays ou à l’étranger. Peut-on parler du vivre-ensemble, lorsque l’unité des détournements chez nous, est le « milliard » ? Peut-on parler du vivre-ensemble, lorsque le taux de chômage ne fait que croître ? Peut-on parler du vivre-ensemble, lorsqu’on a difficilement accès aux soins de santé primaire, à l’eau et à l’électricité ? Alors, pour les gardiens de la tradition, l’heure est grave au Cameroun, et il y a lieu de remettre tout en ordre. Il est vraiment temps que les gardiens de nos Us et coutumes sortent de leur confort pour attaquer le terrain, afin de sauver le navire qui commence à prendre assez d’eau», déclare une riveraine.
«La perte d’autonomie, le vieillissement de la personne âgée, la maladie, le veuvage renforcent la solitude et réduisent progressivement la vie relationnelle. La ghettoïsation de quartiers où sont concentrés les plus pauvres, les personnes étrangères et d’origine étrangère, accentue la difficulté du vivre-ensemble. Sans aucun doute, le vivre-ensemble constitue un choix lucide des Camerounais. Il représente le meilleur atout pour combattre les replis identitaires et favoriser l’intégration nationale. Dans la mesure où il permet d’apprécier l’unité et la diversité qui constituent l’essence même de notre pays», conclut-elle.
Il faut signaler qu’après la première étape de la caravane organisée dans la région du Littoral (Douala), les 3 et 4 aout 2019, la Région de l’Est a pris le relais, les 13 et 14 août. Le cap a ensuite été mis sur l’Ouest pour la troisième étape, les 16 et 17 août. La Région du Sud a pris le relais, du 23 au 24 août 2019. La cinquième étape s’est déroulée au Sud-Ouest, les 6 et 7 septembre. La sixième s’est tenue, les 27 et 28 du même mois.