Les chefs d’État de l’UEMOA et de la CEDEAO à Accra, pour sanctionner le Mali ?


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Le Colonel Assimi Goïta
Assimi Goïta, président de la Transition du Mali

Le Mali se retrouve au cœur de deux sommets, ce dimanche, dans la capitale ghanéenne, Accra. Les chefs d’État de l’UEMOA se pencheront sur la situation malienne avant de se retrouver avec leurs autres homologues de la CEDEAO sur le même sujet. Que faut-il attendre de ces deux rencontres ?

Deux sommets extraordinaires réunissent à Accra, ce dimanche 9 janvier, les chefs d’État de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), puis ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Au menu de ces deux rencontres, le Mali. C’est d’abord les sept chefs d’État de l’UEMOA qui vont se réunir, le Mali étant suspendu en raison du coup d’État. Visiblement, des sanctions y compris financières planent dans l’air.

Deux institutions financières pivots donnent du poids à l’UEMOA et pourraient rendre des sanctions de sa part très dures à supporter pour le Mali. Il s’agit de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) qui jouit du privilège exclusif de l’émission monétaire sur l’ensemble des États membres de l’Union, définit et met en œuvre la politique monétaire au sein de l’UEMOA, et veille à la stabilité du système bancaire et financier de l’Union.

Ainsi, la suspension des transactions de la BCEAO avec le Mali y engendrerait de sérieux problèmes de liquidités qui pourraient entraîner des difficultés à payer les salaires des agents de l’État. Les chefs d’État iront-ils à cette extrémité ? L’autre grande institution relevant de l’UEMOA est la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) qui finance d’importants projets de développement dans les pays membres de l’Union. Suspendre les interventions de cette institution ne serait pas sans conséquence sur le Mali.

Et du côté de la CEDEAO, que faut-il attendre ? On sait que la proposition issue des Assises nationales, qui voudrait que la transition soit prolongée sur une durée allant jusqu’à 5 ans ne passe pas auprès des dirigeants des pays membres de la CEDEAO. Ces derniers examineront, au cours du sommet, un mémorandum qui leur sera présenté par le médiateur désigné par l’institution régionale au Mali, l’ancien Président nigérian, Goodluck Jonathan. Pour prendre quelles décisions ?

Attendons de voir.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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