Le pays de l’alternance politique réussie n’est que 153ème sur 174 au classement mondial du développement humain1 établi par les Nations-Unies. Abdoulaye Wade doit affronter une situation économique et sociale dégradée, en dépit de l’assainissement des finances publiques.
Le pays de l’alternance politique réussie n’est que 153ème sur 174 au classement mondial du développement humain établi par les Nations-Unies. C’est bel et bien d’un Etat paisible et démocratique, mais malade de son économie qu’hérite le premier président sénégalais post-PS.
La dévaluation de 50 % du franc CFA, décidée en 1994, est certes pour beaucoup dans la croissance annuelle moyenne de 5 % de l’économie nationale, tout comme elle a favorisé la baisse du déficit budgétaire à 1,2 % du PIB. Pour autant, les objectifs affichés il y a six ans en terme de compétitivité des exportations, d’amélioration du niveau de vie ou de hausse de l’investissement sont loin d’avoir été atteints.
Le secteur informel de l’économie a connu une véritable explosion, liée entre autres à une croissance démographique proche de 3 % par an, voire de 7 % à Dakar, où le secteur de l’emploi est totalement engorgé.
Les problèmes concentrés à Dakar
Devenue une mégalopole de 2,5 millions d’habitants, étouffée sous le poids d’une soixantaine de bidonvilles, la capitale présente, à elle seule, un concentré des problèmes sociaux et économiques auxquels est confronté le Sénégal.
Lors de la campagne présidentielle, bien des attaques contre le président sortant Abdou Diouf ont concerné ses politiques industrielle et agricole. On reprochait notamment au successeur de Senghor d’avoir mis à mal, par ses réformes, les filières vivrières.
Le gouvernement a eu beau faire valoir l’accroissement de treize ans (de 40 à 53 ans) de l’espérance de vie depuis 1980. C’est d’abord dans leur vie quotidienne que les Sénégalais se sentent dévalués.