Les Casques bleus pris au piège des violences dans le Nord-Kivu


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L’insécurité dans la région de Rusthuru, au Nord-Kivu et l’attaque contre des éléments des forces de maintien de la paix de l’ONU ont poussé plusieurs milliers de personnes a abandonné provisoirement leur village, ont affirmé les autorités.

Selon le Major Gabriel De Brosses, porte-parole de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), des troubles ont éclaté lorsque des brigades du Nord-Kivu ont été caillassées au cours d’un incident survenu le 20 août dans le village de Bunagana.

« Plusieurs personnes, dont quelques-unes étaient armées, ont voulu s’opposer à l’entre des Casques blues dans le village », a expliqué le Major.

Selon lui, des éléments des forces de maintien de la paix souhaitaient s’y rendre pour tenter de recueillir des informations concernant l’agression dont deux agents de l’Agence nationale de renseignements avaient été victimes le week-end dernier.

Ils sont retournés dans le village, le jour suivant accompagnés d’agents de la police nationale, mais ont été attaqués de nouveau. Trois Casques bleus indiens et un officier de police congolais ont été blessés au cours de l’incident, a précisé le Major.

Selon les témoins de la scène, les Casques bleus ont tiré des coups de feu en l’air au cours de l’incident dans lequel des miliciens du général Nkunda étaient impliqués.

Ex-général de l’armée congolaise, M. Nkunda était entré en rébellion en 2004 pour, affirmait-il, protéger les Tustis congolais, d’origine Banyamulenge, des attaques des autres groupes ethniques. Ses miliciens attaquent régulièrement les positions de l’armée gouvernementale dans le Nord-Kivu.

Malgré les contre-offensives menées conjointement par l’armée congolaise et les Casques bleus des Nations Unies, et qui poussent fréquemment les miliciens du général Nkunda à battre en retraite, les accrochages sporadiques ont entraîné le déplacement de populations villageoises à l’intérieur de la RDC et vers l’Ouganda.

Trois jours avant l’attaque de Rusthuru, les dépôts de munitions de la police et de l’armée congolaises avaient été pillés dans le village de Nyakakoma, à une trentaine de kilomètres de Bunagana.

« Une cinquantaine d’individus en tenue civile s’étaient emparés d’une vingtaine de fusils AK-47 », a indiqué le Major De Brosses.

Entre temps, 57 soldats, ex-membres du groupe rebelle du général Nkunda, ont déserté l’armée congolaise, ajouté M. De Brosses.

D’autres attaques récentes ont été perpétrées contre les agences humanitaires, dont le vol à main armée d’un véhicule du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) à un barrage de l’armée, dans le village de Kalengera, à une dizaine de kilomètres du centre de Rutshuru.

Selon le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de 10 000 Congolais sont entrés en Ouganda le 21 août et se sont réfugiés dans le district de Kisoro, au sud-ouest, pour fuir l’insécurité grandissante dans la région.

« Une équipe mixte composée de représentants du cabinet du Premier ministre [ougandais], du Programme alimentaire mondial (PAM) et du HCR a quitté Mbarara [dans le sud-ouest de l’Ouganda], le 22 août, pour vérifier ces informations », a indiqué Robertta Russo, porte-parole du HCR à Kampala.

D’après les autorités et la presse locales, beaucoup de Congolais seraient déjà retournés en RDC.

Source photo : Irin

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