Si son cheptel de bovins est estimé à plus de 5 millions d’animaux et plus de 7 millions de têtes de petits ruminants, dont la plus grande partie se concentre dans les provinces septentrionales, notamment à Adamaoua, au Nord et Extrême-Nord, le Cameroun consomme de plus en plus de peau de bœuf fumée. Une nourriture très répandue à travers le pays, que les Bassa appellent « Salah ». Les prix varient entre 500 et 1 000 FCFA.
Envoyé spécial au Cameroun,
Jadis considérée comme la nourriture pour le bas peuple, la peau de bœuf s’impose désormais dans la gastronomie camerounaise. On la retrouve plus dans le Eru qui est une spécialité camerounaise. Elle est cuisinée de différentes manières, selon ses envies. Nous sommes allés à la rencontre des vendeuses de peau de bœuf, au marché central de Douala. Avant de parler à la presse, ici encore, il faut mettre la main à la poche. Nous refusons ce chantage. Une femme, venue acheter de la marchandise, nous autorise à prendre en photo ses peaux de bœuf. C’est ainsi qu’une vendeuse de légumes décide de nous en dire plus sur le secret que renferme le « Salah ».
« Pour ce qui est de la préparation, il faut d’abord laver la peau et la découper en petits morceaux. Ensuite il faut faire bouillir. Une fois que ça bout, il faut ajouter les condiments comme la tomate, le poivron vert, l’ail, l’oignon, le piment, le poivre blanc et un peu de sel. Ensuite, il faut laisser mijoter. Après un certain temps de cuisson, il faut ajouter de l’huile d’arachide. Une fois que la sauce est prête, on peut la consommer avec du plantain, du macabo, de l’igname, ou du manioc. On peut aussi en faire une soupe, dans le Eru ou en sauce tomate… », a détaillé Clarisse, sexagénaire, vendeuse de légumes.
« La peau de bœuf est excellente pour la santé. Par exemple, les personnes souffrant de la goutte peuvent éviter de manger la viande rouge pour consommer la peau de bœuf. Contrairement à la viande de porc qui comporte beaucoup de gras et peut facilement rendre malade un grand consommateur, la peau de bœuf renforce les os et les muscles », a-t-elle ajouté. d’ailleurs, elle nous indique un restaurant qui prépare régulièrement la recette. Arrivé au restaurant, les cuisinières ont confirmé les propos de la dame, mais refusent d’en dire plus.