A Abidjan, on constate un retour massif des Burkinabés dans leur pays d’origine. La Côte d’Ivoire, xénophobe, perd de son attrait pour beaucoup d’entre eux.
Les Burkinabés quittent en masse la Côte d’Ivoire. La montée de la xénophobie dans le pays semble faire d’eux une cible facile. » Pas de précipitation, attendons quelques semaines avant de nous prononcer « , confie pourtant une source diplomatique.
Selon une source bien informée, la Côte d’Ivoire compte environ 2 millions de Burkinabés. Selon le dernier recensement officiel, le pays abrite 4 millions de non-Ivoiriens. La communauté burkinabée représenterait donc à elle seule 50 % des étrangers présents sur le territoire ivoirien.
La visibilité de ces départs s’explique par le fait que le trafic ferroviaire s’est un peu réduit vers le Burkina Faso, indique une source informée : » Auparavant, une liaison était assurée presque chaque jour. A l’heure actuelle, les départs d’Abidjan pour Ouagadougou par le train se réduisent à deux ou trois fois par semaine. La route est aussi un moyen de transport prisé parce que tout le monde n’a pas les moyens de se payer un billet de train. »
La mort du Vieux, un présage lugubre
» Quand je finis de travailler, je rentre directement chez moi. Maintenant, certains policiers nous arrêtent même si nous sommes en règle et parfois nous rackettent. Quand j’aurai un peu d’argent, je renverrai ma famille chez moi. » Cette réaction est l’une de celle que l’on entend souvent dans la bouche de Burkinabés se sentant pourtant jusqu’ici chez eux. Certains se sont installés en Côte d’Ivoire de façon quasi définitive, rompant tout lien avec leur pays d’origine. Pour ces derniers, le retour s’annonce dès lors difficile.