Les pays des BRICS seront prochainement à la tête d’un nouveau réseau de câbles sous-marins, échappant au « contrôle » anglo-saxon.
L’information peine à faire le tour de la presse, elle est pourtant cruciale pour les cinq pays membres des BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Après avoir annoncé, le 15 juillet, la création d’une banque de développement (NBD), basée à Shangaï et dotée d’un capital de 50 milliards de dollars, ainsi qu’un fonds d’urgence de réserves de 100 milliards de dollars, les BRICS veulent mettre un terme au monopole de Londres et Wall Street sur le réseau de câbles sous-marins.
Lancé au milieu du XIXe siècle, le système planétaire de câbles sous-marins est un pilier fondamental de notre société moderne puisqu’il permet la circulation d’énergie et de données informatiques. En 2013, l’on dénombrait 265 câbles sous-marins qui assurent 99% du trafic intercontinental d’Internet et des communications téléphoniques. Mais la configuration du réseau est telle qu’elle est sous le « contrôle » du Royaume-Uni et des Etats-Unis, souligne Solidariteetprogres.org. Edward Snowden, ancien employé de la CIA et de la NSA, qui a fait cette révélation, affirme que si la NSA (agence de sécurité nationale américaine) parvenait à espionner la quasi-totalité de nos communications, c’était en contrôlant la colonne vertébrale d’Internet, à savoir le réseau de câbles et les stations terrestres auxquelles ils aboutissent.
Des câbles prévus pour 2015
Le projet, passé relativement inaperçu lors de présentation en 2012, est déjà en cours de construction et serait même en phase finale de mise en œuvre. Les 34 000 km de câbles des BRICS auront une capacité de 12,8 terabit/s et seront reliés aux câbles WACS (West Africa Cable System), EASSy (Eastern Africa Submarin System) et SEACOM. Ainsi, les cinq pays du bloc auront un accès direct à 21 pays africains, qui à leur tour auront un accès immédiat à Internet et aux pays des BRICS. La date de mise en marche est prévue pour 2015.
Ce projet ne contient pas seulement un volet économique, mais également stratégique et géopolitique. Il vise à permettre aux BRICS de s’émanciper du contrôle anglo-américain sur la circulation des données. Les transactions financières qui auront une autre devise que le dollar pourront emprunter le nouveau réseau des BRICS.