Les bons et les mauvais élèves du Gafi


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Globe terrestre
Globe terrestre représentant une partie de l'Afrique

Le Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux a rendu son rapport annuel. Si l’Egypte a fourni juste à temps un texte de loi pour redresser sa situation, le Nigeria fait toujours figure de dernier de la classe. Elève modèle, l’Afrique du Sud pourrait rentrer dans le cercle des pays membres du Gafi.

Le Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (Gafi ) a rendu son rapport annuel le 21 juin dernier. Parmi les pays d’Afrique épinglés par la commission : le Nigeria et l’Egypte. Deux places financières importantes qui font figure de mauvais élèves. Inscrits depuis l’an dernier sur la liste des Pays non coopératifs, ces deux Etats avaient pour devoir de prendre des mesures législatives montrant leur volonté de lutter contre le blanchiment. L’Egypte y a consenti du bout des lèvres, le Nigeria fait toujours la sourde oreille.

Les responsables de Lagos n’ont accepté qu’une fois de rencontrer les experts du Gafi. Le blanchiment n’y est toujours pas pénalisé, et aucune procédure d’identification des clients des institutions financières nigérianes n’est en place, quelles que soient les sommes en jeu. Les experts dénoncent aussi l’incompétence et la corruption des fonctionnaires. Le Nigeria a jusqu’au 31 octobre, date de la prochaine réunion de la commission, pour redresser sa situation. Des  » contre-mesures  » pourraient sinon être prises contre ses institutions. Il est question de faire figurer le pays sur la liste noire des organismes financiers : toute transaction avec un ressortissant, une société ou une institution nigériane serait alors considérée comme suspecte.

Les bons points

L’Egypte, juste à temps, a redressé la barre. Une loi, votée au parlement égyptien le 22 mai dernier, pénalise enfin le blanchiment et recommande l’identification des clients. Mais le Gafi n’a eu la copie en main que deux semaines avant sa réunion annuelle. Un délai trop court pour réellement prendre la mesure des efforts du Caire. Et pour cause de complications administratives, la nouvelle législation n’est pas encore appliquée dans le pays.

Enfin, l’Afrique du Sud, dotée d’un arsenal législatif très complet pour lutter contre le blanchiment et les malversations financières, accumule les bons points. Le Gafi envisage de l’inclure parmi ses membres. Elle serait ainsi le premier pays africain à faire parti de cet organisme qui comprend majoritairement des pays d’Amérique du Nord et d’Europe. Pour l’heure, elle a été promue au statut d’observateur, à l’instar du Brésil, du Mexique et de l’Argentine. A terme, elle serait appelée à diriger le pôle régional du Gafi en Afrique, l’Eastern and southern african anti-money laundering group (ESAAMLG), mais la question est encore à l’étude.

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