Les barrages de la discorde


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drapeau Madagascar
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Antananarivo continue d’être asphyxiée par les barrages tenus par les sympathisants du président sortant, Didier Ratsiraka. Si la population trouve, à prix d’or, des produits alimentaires, le carburant, lui, est très rare. Une situation explosive.

Une semaine après l’accord de Dakar, la situation est toujours aussi tendue à Madagascar. Les gouverneurs des cinq provinces, fidèles au président sortant, Didier Ratsiraka, ont décidé lundi de maintenir les barrages qui asphyxient la capitale. Le président autoproclamé, Marc Ravalomanana, a opté pour l’apaisement en gelant ce mardi les activités de son gouvernement, en attendant la proclamation du nouveau décompte des résultats de la présidentielle.  » Cette situation ne peut pas durer plus longtemps. La population souffre de pénuries chroniques. Les prix se sont envolés et les gens sont excédés. Demain, le Premier ministre, Jacques Sylla, évoquera au Conseil des ministres la possibilité de lever ces barrages, en ayant recours à la force si besoin est « , révèle un haut responsable au ministère de l’Intérieur.

Lever le blocus

Le camp de Ravalomanana tient à préciser que ces barrages à l’intérieur de la capitale ont été levés dès la signature de l’accord de Dakar. Pour souligner son non-respect par le camp Ratsiraka.  » En bloquant tous les accès vers la capitale, les gouverneurs mettent tout le peuple dans une position impossible. Les investisseurs ferment leurs usines par manque de matières premières, bloquées au port de Tamatsoa, à 350 km d’Antananarivo. Le chômage technique atteint des proportions dramatiques « , souligne-t-on au ministère de l’Intérieur.

Pour leur part, les gouverneurs pro-Ratsiraka conditionnent la levée des barrages à la démission du gouvernement de Jacques Sylla, conformément à l’accord de Dakar signé par Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka. Le gel des activités du gouvernement, qui  » se cantonnent à expédier les affaires courantes « , ne satisfait pas le camp Ratsiraka.

L’accord de Dakar prévoit un nouveau décompte des résultats du premier tour de la présidentielle du 16 décembre dernier. Si aucun des deux candidats n’a obtenu la majorité absolue, le texte envisage un gouvernement de transition composé par les deux camps à parité, et dont la principale tâche sera d’organiser un référendum pour départager les deux rivaux.

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