Les avoirs d’Isabel dos Santos gelés par le Royaume-Uni, symbole de la lutte anti-corruption


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Isabel Dos Santos
Isabel Dos Santos

La décision du Royaume-Uni de geler les avoirs d’Isabel dos Santos marque la lutte contre la corruption en Afrique. Cette affaire, qui ébranle l’Angola depuis plusieurs années, illustre l’évolution significative des efforts internationaux pour combattre les détournements de fonds publics.

Longtemps présentée comme la femme la plus riche d’Afrique, Isabel dos Santos incarne aujourd’hui les dérives d’un système de prédation des ressources publiques. Fille de José Eduardo dos Santos, qui dirigea l’Angola pendant près de quatre décennies, elle a bâti un empire financier dont les fondations s’effritent désormais face aux enquêtes internationales.

L’ampleur des détournements révélée

En septembre 2024, la justice britannique a confirmé le gel d’actifs d’une valeur de 580 millions de livres sterling (778 millions de dollars), rejetant l’appel d’Isabel dos Santos. Les investigations ont mis au jour des détournements systématiques, notamment au sein de la compagnie pétrolière nationale Sonangol, où plus de 50 millions de livres ont été soustraits directement. Le scandale s’étend également à Unitel, société de télécommunications qu’elle avait cofondée en 1998, révélant un système sophistiqué de détournement des ressources nationales.

Le déclin d’Isabel dos Santos coïncide avec la fin du règne de son père en 2017. L’arrivée au pouvoir de João Lourenço a marqué une volonté de rupture avec les pratiques du passé. Cette transition politique s’est accompagnée d’une offensive judiciaire sans précédent, orchestrée simultanément par plusieurs pays, dont l’Angola, le Portugal et le Royaume-Uni.
Le scandale des « Luanda Leaks » en 2020, fruit d’une enquête approfondie du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), a définitivement ébranlé l’empire dos Santos. Cette investigation a exposé un réseau complexe de transactions destinées à détourner les richesses publiques angolaises, provoquant une onde de choc internationale.

Le Royaume-Uni en première ligne

La décision britannique de geler les avoirs d’Isabel dos Santos s’inscrit dans le cadre d’une législation anti-corruption mondiale adoptée en 2021. Cette initiative témoigne d’une volonté politique renouvelée de lutter contre le blanchiment d’argent. David Lammy, secrétaire aux Affaires étrangères, a clairement exprimé la détermination du Royaume-Uni à ne plus servir de refuge aux capitaux d’origine douteuse.

Ainsi, l’affaire dos Santos dépasse le cadre angolais pour devenir un symbole continental. Elle soulève des questions sur la restitution des fonds détournés et leur utilisation pour le développement. L’impact sur l’économie angolaise reste à évaluer, tandis que le rôle croissant d’institutions comme Interpol, qui a émis un avis rouge contre dos Santos en 2022, souligne l’importance de la coopération internationale.

Il faut espérer que cette affaire marque la fin d’une époque où les détournements massifs de fonds publics pouvaient rester impunis.

Masque Africamaat
Spécialiste de l'actualité d'Afrique Centrale, mais pas uniquement ! Et ne dédaigne pas travailler sur la culture et l'histoire de temps en temps.
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