Les créateurs d’œuvres de l’esprit gabonais réunis à Libreville, les 28 et 29 novembre derniers, à l’occasion des premières journées portes ouvertes organisées par l’Agence nationale de promotion artistique et culturelle (ANPAC), ont décidé unanimement la création du bureau gabonais du droit d’auteur et des droits voisins (BUGADA).
Notre correspondant au Gabon
Le BUGADA (Bureau gabonais du droit d’auteur et des droits voisins), appelé à remplacer l’ANPAC, devrait être un service public à vocation culturelle, doté de l’autonomie de gestion, et dont les budgets de fonctionnement et d’investissement devraient être, selon les artistes, totalement pris en charge par l’Etat gabonais.
Le BUGADA sera coiffé par un conseil d’administration où siègeront les représentants de l’Etat et les représentants des artistes pris majoritairement.
Ce bureau comprendra un directeur général qui aura autorité sur la direction des services techniques et la direction des services comptables. Cette nouvelle institution sera également dotée d’un commissaire aux comptes titulaire et d’un suppléant choisis conformément aux dispositions des actes uniformes de l’organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique (OHADA).
En attendant l’aboutissement du projet de création du BUGADA, a souligné Marcellin Minkoe Mi Nze, porte-parole des artistes, une commission Ad Hoc doit être mise en place afin d’assurer essentiellement les actes de gestion du droit d’auteur et des droits voisins en République gabonaise.
Faire de l’art une activité rentable
Les artistes ont recommandé au ministre chargé de la Culture et des Arts, Paul Mba Abessole, de transmettre sans délai au gouvernement leur cahier de charges et leur volonté de rendre l’industrie culturelle et artistique plus dynamique. Aussi, ont-ils souhaité avec véhémence que le droit d’auteur et les droits annexes se déplacent du cadre virtuel et deviennent enfin une réalité au Gabon.
Emboîtant le pas à ses collègues, le musicien gabonais Landry Ifouta a émis le vœu de voir le BUGADA remplir plus efficacement ses missions et réussir là où l’ANPAC a échoué pendant plus de 2 décennies.
’’Nous voulons vivre de notre art. C’est notre droit’’, ont clamé les artistes dénonçant les promesses fallacieuses des pouvoirs publics qui, depuis 1987, n’ont rien fait de concret en leur faveur.
Pour l’instant, la situation des créateurs des œuvres de l’esprit au Gabon reste lamentable car, très peu d’entre eux vivent de leur production. La plupart font des petits métiers pour survivre et se servent de l’art comme un simple moyen d’évasion.