Le Conseil des Ambassadeurs Arabes à Paris qui avait condamné la semaine dernière « l’acte terroriste barbare » à Charlie Hebdo, a toutefois déploré ce lundi « la publication par ce journal d’un dessin outrageux à l’encontre du prophète » Mahomet.
La polémique autour de Charlie Hebdo qui a publié de nouvelles caricatures du prophète de l’islam dans sa nouvelle Une mercredi dernier ne s’est toujours pas éteinte. Le Conseil des Ambassadeurs Arabes à Paris, qui avait condamné la semaine dernière « l’acte terroriste barbare » à Charlie Hebdo, a déploré ce lundi « la publication par ce journal d’un dessin outrageux à l’encontre du prophète ». « Ce fait constitue une provocation et une atteinte aux sentiments des musulmans et est susceptible de semer la discorde et la rancœur dans un contexte où la solidarité, la sagesse, l’esprit de dialogue, d’ouverture à l’autre et de tolérance doivent prévaloir », affirme le Conseil des Ambassadeurs à Paris.
Volonté de provoquer
Selon le texte, « le respect de la liberté d’opinion et d’expression auquel le Conseil est attaché comme à une valeur noble ne signifie pas la volonté de provoquer, d’offenser ou de dénigrer la foi d’autrui, ou de tourner en dérision des symboles religieux sacrés ». Suite à l’attaque meurtrière à son encontre qui a fait 12 morts, le journal satirique français Charlie Hebdo avait choisi mercredi, pour son premier numéro après l’attentat qui a décimé sa rédaction, dont sept journalistes, de mettre en Une une caricature représentant le prophète de l’islam, une larme à l’oeil, tenant une pancarte où il est inscrit : « Je suis Charlie ». Le titre de cette Une était : « Tout est pardonné »
Cette Une a provoqué la colère dans le monde musulman, notamment en Afrique où plusieurs pays comme l’Algérie, le Niger, le Sénégal, la Mauritanie, le Soudan ont vu déferler dans la rue des milliers de manifestants contre Charlie Hebdo. Ces rassemblements ont été particulièrement violentes au Niger où dix personnes ont été tuées, des églises incendiées et des drapeaux français brûlées. Les protestataires ont souvent scandé : « Je suis Mohamed », « A bas la France », « A bas Charlie Hebdo ». Décidément, le journal satirique français n’a pas fini de faire parler de lui alors même qu’il n’a pas encore fait le deuil de sa rédaction décimée.