Les albinos toujours massacrés au Burundi


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enfants albinos du Cameroun

Une jeune albinos de quinze ans a été tuée dimanche par un groupe armé à Bujumbura, la capitale du Burundi. Les meurtres d’albinos sont monnaie courante dans le pays. C’est le 18e en moins de quatre ans. L’association Albinos sans frontières a condamné cet acte et demande aux autorités de prendre leurs responsabilités.

Le Burundi est de nouveau tourmenté par un meurtre d’albinos. Chantal, jeune albinos de quinze ans, a été tuée par un groupe armé, dans la nuit de samedi à dimanche, au sud de la capitale Bujumbura. Ses assassins se sont d’abord rendus au domicile de ses parents où ils ont contraint sa mère à les conduire chez un des jeunes frères de Chantal où celle-ci avait trouvé refuge. Les tueurs munis d’un fusil, de machettes et de lances ont alors enlevé la petite fille. Puis, « deux kilomètres après, ils l’ont égorgée, et décapitée (…), on a trouvé la fillette jetée dans un fossé par ces malfaiteurs », a raconté un responsable local. « Ils ont emporté avec eux ses membres découpés », a-t-il ajouté.

La jeune fille est la 18e victime albinos tuée dans le pays depuis août 2008. Une fillette albinos de six ans avait déjà été tuée d’une balle dans la tête avant d’être décapitée, mutilée des bras et des jambes par des trafiquants présumés d’organes humains, à Ruyigi, une province de l’Est du Burundi. Peu avant ce meurtre, une enquête du Parlement révélait que certains membres et organes des albinos étaient écoulés sur le marché sous-régional de la sorcellerie, comme en Tanzanie voisine, moyennant d’importantes sommes d’argent.

« Une barbarie à l’encontre des albinos »

En juillet 2009, huit personnes accusées d’assassinats et tentatives d’assassinats d’albinos ont été condamnées à des peines allant d’un an de prison à la perpétuité. Pour le président de l’association Albinos sans frontières, Kassim Kazungu, l’assassinat de la petite Chantal est « un choc ! ». Il a fermement condamné ce nouveau meurtre et appelé les autorités à prendre leurs responsabilités. Il estime que les mesures prises par le gouvernement sont insuffisantes puisque tous les assassins d’albinos condamnés et regroupés dans la prison de Ruyigi se sont évadés en 2011. Selon Kassim Kazungu, ce sont ces meurtriers évadés « qui continuent ces massacres d’albinos. Nous demandons à l’Etat où sont ces gens là qui avaient été condamnés à cause des massacres d’albinos ? »

Annie Mokto, présidente de l’association Ecran total qui lutte contre le massacre des albinos en Afrique, s’est dite « choquée par cet évènement ! » La jeune femme de trente-quatre ans, originaire du Cameroun, qui réside en Belgique, a encore du mal à croire qu’ « en 2012 une telle barbarie se produise à l’encontre des albinos. Comment est-ce possible que de telles choses se produisent après tous les efforts que nous avons menés pour sensibiliser les gens ! » Annie Mokto qui est pleine d’espoir pour l’avenir pensait réellement que « les choses allaient s’arranger ».

Le Burundi n’est pas le seul pays africains où les albinos vivent un véritable calvaire. Ils sont régulièrement victimes de massacres dans les autres pays du continent, tels que le Cameroun, la Tanzanie, la République démocratique du Congo (RDC). Ils sont le plus souvent recherchés pour leurs soi-disant pouvoirs bénéfiques ou maléfiques. Des croyances qui font de leur vie un véritable enfer.

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