Les 90 000 supporters ont poussé un soupir de soulagement. La fête peut commencer au Stade National Surulere de Lagos. Les Super Eagles viennent de se qualifier pour la Coupe du monde 2002. Il a fallu attendre la fin juillet, et son dernier match de qualification, pour voir le Nigeria s’assurer le billet pour le Soleil levant. Retour sur un parcours en dents de scie.
Les favoris étaient fatigués. On attendait un Nigeria conquérant durant les éliminatoires de la Coupe du monde 2002, on a failli voir un surprenant Liberia. Les Super Eagles ont attendu le dernier match face aux modestes ghanéens pour se qualifier en inscrivant trois buts. Les Nigérians ont montré un triste visage durant toute la phase éliminatoire. Selon les observateurs sportifs, ce n’est pas le Nigeria qui s’est imposé mais les coéquipiers de George Weah qui ont raté bêtement leur billet pour Séoul en perdant sur leur terrain face au Ghana. Ce mauvais pas a permis aux Super Eagles de repasser devant les Libériens.
Atout Sunday
Miné par le fric. Le football nigérian a dû faire face à plusieurs crises. Les joueurs, qui évoluent pour la quasi-totalité d’entre-eux dans les championnats européens demandaient une augmentation des primes de match et le paiement de leurs billets d’avion, entre autres revendications. Même le staff technique a connu de grandes turbulences. L’entraîneur Shaibu Amodu qui a remplacé le Hollandais Johannes Bonfrère se plaint des interventions répétées des » personnes de l’extérieur « . Pourtant, malgré ces aléas, le Nigeria a sauvé sa Coupe du monde en se qualifiant in extremis.
Le football nigérian dépend exclusivement des joueurs professionnels évoluant en Europe. Et quand ces derniers menacent, à de nombreuses reprises, de boycotter la sélection nationale, Shaibu Amodu se trouve dans l’incapacité d’aligner une équipe. Les meilleurs joueurs désertent très tôt Lagos.
Equipe de vétérans
Pour le dernier match contre le Ghana, les autorités politiques sont intervenues pour satisfaire tous les desiderata des Super Eagles. La prime de match de 5 000 dollars, revendiquée par les joueurs emmenés par l’attaquant de Chelsea Babayaro, a été acceptée. Prises à la gorge, les autorités nigérianes ont plié, de peur de rater la Coupe du monde. Et de frustrer tout un peuple. Cependant, si les joueurs ont été entendus l’entraîneur, quant à lui, a reçu un non ferme de sa fédération. Son salaire, trois fois moins élevé que celui de son prédécesseur, ne sera pas revu à la hausse. Il doit se satisfaire de 10 000 dollars par mois.
Le grand enthousiasme des supporters est calmé par les joueurs eux-mêmes. Les coéquipiers de Sunday Oliseh savent qu’ils jouent leur dernière Coupe du monde. L’équipe est vieillissante et n’arrive pas à intégrer du sang neuf. » Pour la plupart d’entre nous, ce sera notre dernière Coupe du monde. Jusqu’à présent, nous n’avons pas fait mieux que nous qualifier pour le second tour. Cette fois, nous essayerons d’atteindre le stade supérieur, pour montrer que les expériences précédentes ont été payantes « , analyse Tijjani Babangida pour l’Afp, l’attaquant du Vitesse Arnhem, auteur d’un doublé durant le match décisif contre le Ghana.
On aura un véritable aperçu des ambitions nigérianes au mois de février à Bamako lors de la Coupe d’Afrique des Nations. Cela leur servira de test pour la Coupe du monde qui se tiendra respectivement au Japon et en Corée du Sud.
Voir les autres qualifiés :
Les Tunisiens veulent faire mieux qu’en 78 :
Les Bafana Bafana promettent un mondial arc-en-ciel :
Le Sénégal n’osait le rêver :
Les Lions indomptables en force.