Les vols à destination du Maroc et de la Tunisie, les deux destinations les plus prisées par les touristes algériens en été, affichent complet jusqu’au 20 septembre prochain, date du début du Ramadan.
Selon des agences de voyages sur la place d’Oran, la ruée sur les agences de voyage cet été s’explique par le fait que tous les départs en voyage cette saison ont été programmés pour avant le 20 septembre, qui marque le début du mois de Ramadan. La même tendance est constatée auprès des hôtels classés de ces deux pays qui, à cause de départs massifs intervenus en juillet et début août, affichent déjà tous complet jusqu’au début du mois du jeûne. Selon certains échos parvenus de Tunisie, beaucoup parmi les touristes algériens, ayant opté de rallier ce pays par route, sont obligés, faute de places d’hôtel, de passer leurs nuits dans leurs voitures. Pour les voyagistes dont la gamme d’offres compte les deux destinations précitées, la saison des vacances, qui habituellement s’étend sur une période de deux mois et demi (de la dernière semaine de juin jusqu’à la première semaine de septembre), a été rétrécie cette année à seulement un mois et demi.
Autre destination privilégiée pour son tourisme balnéaire de haute facture, l’Espagne, qui en dépit de la grande offre qu’elle continue de proposer, notamment en matière d’hébergement et d’hôtellerie, n’arrive plus à aspirer toute la demande des vacanciers algériens, en raison des contraintes liées à l’octroi des visas, mais aussi et surtout parce qu’il n’y a plus la moindre place ni par bateau ni par avion pour la péninsule ibérique en cette période. Là aussi, selon les agences de voyages, ce n’est qu’à partir de la fin août que les choses vont s’améliorer en matière d’offres de transport.
S’il y a eu concentration de la demande en juillet et août, la raison est toute simple, selon les voyagistes. Les touristes, expliquent-ils, doivent être de retour chez eux au plus tard vers la mi-août pour se préparer à accueillir le mois de Ramadan qui s’annonce vers le 20 du même mois. Conséquence de ces aléas du calendrier, les agences de voyages qui proposent les destinations Espagne, Tunisie et Maroc ont fait leur plein avant terme. Ce qui n’est pas nécessairement pour eux un facteur de satisfaction, car la demande continue de pleuvoir en ce début de mois d’août, mais il n’est désormais pas possible d’y répondre car l’offre en matière d’hôtellerie et surtout de transport est déjà saturée pour la période requise.
Mais, selon nos sources, les offres de voyage les plus touchées cette année par cette coïncidence du début du mois sacré avec la dernière semaine du mois d’août, ce sont surtout les longues destinations dites de luxe: la Malaisie, la mer Rouge (Charm El-Cheikh), le Liban, Dubaï… Pour les agences de voyages oranaises qui proposent ce type d’offres, leur chiffre d’affaires a chuté cette année de près de 60% comparé à l’année dernière. Ce recul, expliquent-ils, n’est pas dû, comme c’est le cas pour les destinations Maroc et Tunisie à un problème de saturation de l’offre de transport ou d’hébergement. Il s’agit, soutiennent-ils, d’un inconvénient lié au coût. «Ce sont des destinations relativement chères, en raison principalement des frais de voyage. Avec le Ramadan qui est annoncé vers la fin du mois d’août et la facture qu’il exige pour les familles algériennes, peu de gens ont les moyens d’ajouter une nouvelle dépense aussi importante pour s’offrir un séjour touristique aussi lointain et coûteux», affirme un voyagiste spécialisé à Oran. Les professionnels du voyage organisé ont cependant tiré les leçons de l’expérience de cette année et commencent d’ores et déjà à réfléchir aux moyens à même de leur éviter les mêmes aléas l’année prochaine, où le mois de Ramadhan devra encore reculer de douze jours. La saison des départs en vacances devra cependant intervenir dès le mois de juin.
Houari Barti, pour Le Quotidien d’Oran