La population afrodescendante de race noire est également une partie intégrante du Mexique actuel : elle forme la troisième branche, aux côtés des indigènes et des espagnols.
La troisième branche est reconnue par les autorités mexicaines, explique le Oakland Museum of California sur sa page web : « En 1992, dans les célébrations du 500ème anniversaire de l’arrivée des espagnols dans les Amériques («la rencontre»), le gouvernement a reconnu officiellement que la culture africaine représentait la troisième branche de la culture mexicaine, avec les contributions espagnole et indigène ».
Malgré cette reconnaissance, la classe politique mexicaine a choisi d’une manière ou d’une autre la pratique de la négation de sa troisième branche. on pourrait dire que pour l’histoire officielle, le peuple afrodescendant n’existe pas. Il n’y a pas non plus de statistiques compilées dans les recensements de la population sur les personnes afrodescendantes.
Dans les écoles, les enseignement portent uniquement sur les deux autres branches : l’indigène et l’européenne, majoritairement espagnole. On n’enseigne pas entre autres choses les origines noires d’un grand héros national qui fut président de la Républiques : Vicente Guerrero. Et c’est pour cela que de nombreux mexicains ne savent pas qu’au Mexique, il y a des noirs mexicains.
Un peu d’histoire sur l’arrivée des africains au Mexique
Comme dans le reste des pays américains, la majorité des esclaves noirs sont arrivés au Mexique en provenance de l’Afrique entre 1521 et 1640. À la différence des îles de la Caraibe, le Mexico possédait une forte population indigène, mais malgré cela, l’importation des esclaves fut nécessaire.
Deux facteurs ont fait que la population importée d’Afrique fut très importante :
• l’illégalité de l’esclavage indigène proclamée en 1542 dans les Nouvelles Lois des Indes (« Nuevas leyes de Indias »)
• la découverte des grands gisements d’argent à Zacatecas et Guanajuato
Parler de chiffres devient presque impossible avec la multitude de versions statistiques, en plus du grand mélange entre les races qui rendent très difficile la précision du nombre de personnes. Dans tous les cas, ils furent très nombreux et ont définitivement contribué à la formation du Mexique de nos jours.
Au 16ème siècle, le port de Veracruz exerçait un monopole sur l’importation des esclaves et à partir du 17ème siècle, le port d’Acapulco rentre en jeu dans l’entrée des esclaves d’oorignie africaine. Les Afromexicains se trouvent désormais dans les États de Guerrero, Oaxaca et Veracruz. Ce qui n’est pas surprenant, étant donné la proximité entre les trois Etats. Le port d’Acapulco est situé dans l’océan Pacifique dans l’Etat de Guerrero, avec pour voisin l’État d’Oaxaca, à côté de Veracruz avec son port sur l’océan Atlantique au centre du Golfe du Mexique.
Yanga : premier gouverneur noir en Amérique, originaire du Gabon, s’est rebellé contre les dirigeants de la Nouvelle Espagne, formant une communauté dans l’État de Veracruz en 1609.
José María Morelos y Pavón : un mulâtre d’ascendance noire né en 1765 à Valladolid dans l’état de Morelia. Insurgé, délégués par Miguel Hidalgo en tant que chef rebelle dans le sud du Mexique.
Vicente Guerrero : insrgent nommé président du Mexique par le Congrès en Janvier 1829, venait d’une famille de paysanns et de muletiers d’origine métisse et était originaire de Tixtla dans l’État de Guerrero.
Juan Álvarez « La Pantera del Sur », nommé président de la République en 1855, est né à Atoyac dans l’État de Guerrero. Le surnom de « la panthère du Sud » lui fut attribué par le président Antonio Lopez de Santa Anna, précisément en raison de son ascendance noire.
Plusieurs collectifs et associations mexicaines luttent pour la reconnaissance constitutionnelle des droits de la population noire au Mexique, parmi lesquels se distinguent África A.C et Colectivo Pinotepa.