Les obsèques officielles du président gabonais Omar Bongo Ondimba se sont déroulées mardi, à Libreville, en présence de milliers de Gabonais et d’une quinzaine de chefs d’Etat. Le président français, Nicolas Sarkozy, a été hué par une partie de la foule venue assister aux funérailles. Dans la soirée, le corps du défunt a été transféré à Franceville, le chef-lieu de sa province natale, où il sera inhumé jeudi.
Notre correspondant au Gabon
Le peuple gabonais s’est déplacé massivement, mardi, pour la présidence de la République où se tenaient les funérailles de feu Omar Bongo Ondimba. Ils ont rendu un dernier hommage à l’homme d’Etat qui a dirigé le Gabon pendant 42 ans. La place de l’indépendance de Libreville, où s’est déroulé le défilé militaire, était pleine à craquer. Il y avait aussi une foule monstre à l’aéroport international Léon Mba et tout au long du boulevard du bord de mer où l’on pouvait apercevoir des jeunes suivant le cortège funèbre avec des banderoles et des drapeaux aux couleurs du Gabon.
L’arrivée de la dépouille d’Omar Bongo Ondimba à l’aéroport, mardi après midi, a suscité un concert de pleurs et de cris de douleur parmi la population qui y était massée. « Papa tu nous laisses, pourquoi ? », « On veut la paix », pouvait-on entendre de la bouche des femmes qui gémissaient de douleur et exprimaient leur attachement à l’homme d’Etat.
Une affluence inégalée
Jamais aucun événement n’a mobilisé autant de monde à Libreville. Outre la communauté nationale, une forte délégation étrangère était présente dans la capitale gabonaise. De nombreux chefs d’Etat africains ont fait le déplacement à Libreville. Le président français, Nicolas Sarkozy, et son prédécesseur, Jacques Chirac, étaient aussi là. Le président français a été hué à son arrivée à la présidence de la République par une dizaine de jeunes. « Non à la France! » et « On ne veut plus de vous, partez! », ont-ils hurlé sur son passage. Ils l’accusent de pratiquer une politique anti-africaine et de soutenir dans l’ombre les ennemis du Gabon. Ces jeunes faisaient allusion à l’affaire « des biens mal acquis » et à « l’acharnement médiatique » dont a été victime le président Omar Bongo Ondimba durant les mois qui ont précédé sa mort.
Les personnes rencontrées dans la capitale gabonaise lors des funérailles déclaraient espérer que le successeur du défunt président poursuive l’œuvre de construction d’« une nation pacifique et unie ». La plupart des Gabonais souhaitent que la présidente de la République intérimaire, Rose Francine Rogombé, puisse conduire la transition engagée jusqu’au bout, et qu’une élection présidentielle libre et transparente soit organisée dans les prochains mois.
La dépouille mortelle d’Omar Bongo Ondimba a été transférée, par avion, vers 18 heures locales à Franceville où la population pourra lui rendre hommage jusqu’à mercredi. L’inhumation aura lieu le 18 juin prochain dans l’intimité familiale.