En accusant que « les troisièmes mandats sont aussi des coups d’Etat », le chef de l’Etat de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló a ainsi interpellé la CEDEAO afin que les Président de Guinée, Alpha Condé, et son homologue de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, soient traités comme les mutins au Mali. pas plus que de vulgaires putschistes.
Le voleur qui crie au voleur. C’est ce qui pourrait être compris de la situation que traverse l’Afrique de l’Ouest, surtout avec la sortie du dirigeant bissau-guinéen qui, lors de la visioconférence de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le 20 août dernier, a clairement indiqué que « les troisièmes mandats sont aussi des coups d’Etat ».
Fraîchement élu à la tête de la Guinée-Bissau, Umaro Mokhtar Sissoco Embaló a donné une position on ne peut plus claire sur la question du troisième mandat à la magistrature suprême. Cette sortie intervenait après le coup d’Etat perpétré au Mali par les militaires, qui ont destitué le désormais ex-Président de ce pays d’Afrique de l’Ouest, Ibrahim Boubacar Keita, suivant la volonté du peuple malien.
Cette sortie du dirigeant bissau-guinéen intervient au moment où en Afrique de l’Ouest, certains chefs d’Etat se lancent dans ce périlleux exercice de conserver le pouvoir et de forcer un troisième mandat présidentiel, contre la volonté de leur peuple, à la différence du Mali ou l’armée a l’onction des populations. Au rang de ces derniers, le Président de la Guinée, Alpha Condé, et son homologue de la Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara.
Deux chefs d’Etat qui, selon les termes du Président Sissoco Embaló, sont en train de préparer un coup d’Etat dans leurs pays respectifs, en se présentant pour un troisième mandat présidentiel. Et justement, ce qui semble paradoxal, c’est que c’est le Président Alassane Ouattara qui met le plus la pression sur ses pairs de la CEDEAO afin qu’ils traquent les mutins qui ont pris les rênes au Mali et les chasser du pouvoir. En quelque sorte, un putschiste qui en traque d’autres.
En espérant que la CEDEAO en prendra acte et traitera les chefs d’Etats adeptes à un troisième mandat présidentiel comme de vulgaires putschistes.