Législatives en Guinée : vers un nouveau report ?


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L’opposition guinéenne, par la voix de son chef de file Cellou Dalein Diallo, a appelé dimanche les Guinéens à manifester à compter de jeudi, dans tout le pays, pour protester contre la mauvaise préparation des élections législatives, prévues le 24 septembre.

Les Législatives ne tiennent plus qu’à un fil. Sans surprise, l’opposition, dont le chef de file est l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, a appelé dimanche les Guinéens à descendre dans la rue à partir de jeudi prochain, pour contester la mauvaise préparation du scrutin. « Nous invitons nos militants et sympathisants à descendre dans la rue, à compter de jeudi, pour dénoncer la mauvaise préparation des Législatives et jusqu’à la satisfaction totale de nos revendications sur l’organisation d’élections libres et transparentes », a confié Cellou Dalein Diallo à l’AFP.

« L’opposition guinéenne exige notamment l’affichage par ordre alphabétique et dans un délai raisonnable des listes électorales et un nouveau découpage électoral qui rapproche l’électeur du bureau de vote, avant la tenue du scrutin du 24 septembre », a ajouté le dirigeant de l’opposition guinéenne. Il estime que « la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et le gouvernement veulent coûte que coûte organiser une mascarade électorale pour donner au parti présidentiel une majorité à l’Assemblée nationale. Nous n’allons pas boycotter mais nous n’accepterons pas non plus qu’on nous vole notre victoire ».

Menaces

De son côté, un autre leader de l’opposition, Zalikatou Traoré, a prévenu que « la Ceni a jusqu’à mercredi pour apporter des corrections, autrement, c’est toute l’opposition qui sera dans la rue ». Même son de cloche pour un porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla, qui pointe également du doigt « la fiabilité du fichier électoral dans lequel il y a beaucoup de doublons, des omissions et des délocalisations arbitraires d’électeurs non corrigées ». Il a notamment évoqué une diminution injustifiée des bureaux de vote dans les localités réputées être les fiefs de l’opposition, malgré l’augmentation du nombre d’électeurs, sans donner de détail, selon l’AFP.

Pourtant, tout devait rentrer dans l’ordre après l’accord signé le 3 juillet dernier entre le pouvoir et l’opposition. Ce pacte était sensé mettre fin au bras-de-fer entre les deux parties qui dure déjà depuis l’accès à la tête du pays d’Alpha Condé, en décembre 2010. Les Législatives devaient alors être organisées six mois après son élection. Mais elles ont été reportées à plusieurs reprises, en raison du boycott de l’opposition.

Voilà déjà 11 ans que la Guinée n’a pas connu de Législatives. Les dernières remontent précisément à juin 2002, sous la présidence de Lansana Conté. Pour des proches de la Présidence, cette situation politique instable nuit à l’économie du pays, faisant fuir les investisseurs. Alors que la Guinée a des ressources non négligeables.

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