Voilà 11 ans que la Guinée n’a pas connu d’élections législatives. Après un accord conclu le 3 juillet entre le pouvoir et l’opposition, le scrutin tant attendu a été fixé au 24 septembre. Mais l’opposition menace à nouveau de le boycotter, arguant des fichiers électoraux frauduleux. Lors d’une conférence de presse ce jeudi à Paris, l’ambassadeur de Guinée en France Amara Camara, et Rachid Ndiaye, conseiller spécial du Président, ont mis en garde contre un éventuel report, accusant l’opposition de faire fuir les investisseurs en semant des troubles dans le pays.
Les Législatives en Guinée prévues le 24 septembre pourraient bien tomber à l’eau. Alors que la campagne électorale bat son plein, les leaders de l’opposition guinéenne menacent de reprendre les manifestations de rue pour dénoncer les dysfonctionnements enregistrés au cours du processus électoral qui doit conduire à l’organisation du scrutin. L’opposition a jusqu’à présent toujours refusé, depuis l’accession au pouvoir d’Alpha Condé, de participer au scrutin, dénonçant des irrégularités.
11 ans sans législatives!
L’histoire se répétera-t-elle donc en Guinée? Lors d’une conférence de presse donnée ce jeudi à Paris, l’ambassadeur de Guinée en France, Amara Camara, et Rachid Ndiaye, conseiller spécial du Président, ont indiqué leurs craintes face à la menace d’un nouveau refus de l’opposition de prendre part aux Législatives. Selon les deux responsables, l’accord fixé le 3 juillet, rassemble tous les fondements qui doivent empêcher un nouveau report des législatives. « Cela fait 11 ans que la Guinée n’a pas connu de Législatives! La dernière a eu lieu en 2002 ! », dénonce pour sa part Rachid Ndiaye. En faisant descendre des « manifestants dans les rues pour semer le trouble dans le pays, l’opposition veut nous empêcher de réussir. Et en faisant cela, vous ne pouvez pas attirer les investisseurs dans le pays », a pour sa part déploré l’ambassadeur de Guinée en France, Amara Camara.
Menaces de l’opposition
Le ton de l’opposition lui se fait de plus en plus menaçant. Samedi dernier, devant une immense foule, son chef de file, Cellou Dalein Diallo, a pointé du doigt « la fraude qui est en train d’être préparée », affirmant « qu’elle ne passera pas. Tant qu’il n’y a pas de fichier propre et consensuel, il n’est pas question d’aller aux élections ». Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) est rejoint par les autres leaders de l’opposition, qui accusent notamment la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) d’être de connivence avec le parti au pouvoir, le RPG-Arc-en-ciel.
« Comment voulez-vous qu’on participe à des élections où le fichier électoral n’est pas publié à deux semaines du scrutin ?», questionne de son côté Sidya Touré. « Des bureaux de vote fictifs sont créés un peu partout. Dans les fiefs de l’opposition, les bureaux de vote sont éloignés des électeurs. Tout ceci est fait expressément par la Ceni en vue de permettre au RPG-Arc-en-ciel de gagner les élections », renchérit-il.
En tout cas, près de 120 000 électeurs guinéens dans le monde sont appelés aux urnes pour élire au total 114 députés. Près de 1 800 candidats et 22 partis politiques devraient participer au scrutin, sensé donner un nouveau élan au pays. Si toutefois il a lieu…