Le dépouillement se poursuit au lendemain des Législatives en Guinée qui se sont déroulées dans le calme. Mais l’on craint de nouvelles violences dans l’attente des résultats.
Onze ans après, la Guinée a enfin pu organiser ses Législatives, où 114 candidats se confrontent pour briguer un siège de député. Certes le pouvoir et l’opposition, qui ne trouvaient pas de consensus pour la tenue du scrutin, ont pu s’entendre. Mais le pays est loin d’être au bout de ses peines. Dans l’attente des résultats prévues pour le 2 octobre, on craint de nouvelles violences, en raison des réactions imprévisibles des militants des deux parties.
De son côté la Commission électorale nationale indépendante (CENI) tente de rassurer l’opinion, affirmant que « le comptage des voix ne devrait pas durer. Il a commencé et des bureaux de vote ont même commencé à donner des résultats » partiels provisoires, à Conakry et en province. La CENI a annoncé qu’elle communiquera des « résultats partiels provisoires lundi et mardi, et puis les chiffres totaux provisoires mercredi 2 ». Selon la CENI, la participation au scrutin a été très satisfaisante avec « une tendance de plus de 80% ». L’organisation assure avoir relevé le défi de la « participation massive. Nous avons passé une journée de vote calme. Il n’y a pas eu de heurts, les Guinéens se sont bien comportés ».
Complications dans le vote
Toutefois, derrière ce discours de la CENI, des complications ont eu lieu dans plusieurs bureaux de vote, et de nombreux électeurs n’ont pas pu voter. Des représentants de l’opposition, des observateurs et la presse locale ont en effet fait état de difficultés liées à l’organisation du vote.
Des tracas ont été constatés dans plusieurs bureaux de vote à Conakry notamment, où il manquait du matériel, tels que des enveloppes. De même, de nombreuses personnes munies de leur récépissé d’inscription sur les listes électorales n’ont pas pu glisser leur bulletin de vote dans l’urne, suite au refus de la CENI.
Pour l’heure, la Guinée n’a donc pas encore la tête hors de l’eau. Elle qui devait voir les Législatives se tenir six mois après l’élection du Président Alpha Condé en novembre 2010. Mais faute de consensus entre le pouvoir et l’opposition, elles ont été reportées à plusieurs reprises, entraînant des manifestations meurtrières dans le pays. L’opposition, qui avait boycotté plus d’une fois le scrutin, avait dénoncé des fraudes dans le fichier électoral, jugeant également la CENI à la botte du pouvoir. Finalement, la crise entre les deux parties s’est apaisée après la signature d’un accord. Le pays a fait un pas de plus. Mais retient toujours son souffle.