Selon les résultats provisoires, le parti sud-africain au pouvoir, l’ANC, a remporté les élections législatives du 7 mai avec près de 62,20%.
En Afrique du Sud, les résultats provisoires des élections législatives du 7 mai donnaient à l’ANC, vendredi à la mi-journée, une majorité absolue de 62,20%. Malgré deux décennies de gestion controversée, le parti au pouvoir, qui est arrivé loin devant l’Alliance démocratique (DA, opposition libérale), avec 22,20%, et les Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche populiste), avec 6,24%, retrouvera une large majorité au Parlement. La DA est toutefois parvenue a conserver la riche province du Cap occidental.
L’EFF, présidé par l’ancien leader de la jeunesse de l’ANC, Julius Melema, fait son entrée en politique et enverra probablement une vingtaine de députés au Parlement. Ce parti prône, entre autres, la nationalisation des mines et des banques, et l’expropriation sans indémnité des grands propriétaires terriens blancs.
Fidélité à Nelson Mandela et aux prestations sociales
Ce nouveau succès de l’ANC permettra très certainement au président Jacob Zuma d’être réélu le 21 mai à un nouveau quinquennat.
La majorité des Sud-Africains ont souhaité donné leur vote au « parti de la lutte » contre l’apartheid. « C’est grâce à l’ANC que j’ai pu aller à l’école, et je vote pour l’héritage de Mandela », a expliqué a l’AFP Lehlogonolo Gumede, étudiante de 23 ans.
Selon le politologue Moeletsi Mbeki, de l’Institut sud-africain des questions internationales, ce succès s’explique notamment par le fait que l’ANC est très largement constitué de retraités, de femmes aux foyers et de chômeurs, qui dépendent de l’aide sociale pour vivre. En 2009, une étude d’Ipsos a révélé que 67% des électeurs de l’ANC ne travaillaient pas. « Pour ces gens-là, que l’ANC soit corrompu ou non, ils le voient comme le parti qui leur fournit les aides et de quoi subsister. Et l’ANC n’arrête pas de leur répéter que s’ils votent pour la DA, ils perdront ces prestations sociales », affirme M. Mbeki, qui n’est autre que le frère de l’ancien président Thabo Mbeki, évincé en 2008 par le clan de Jacob Zuma.
De nombreux politologues sud-africains s’accordent à dire que les électeurs ont voté pour l’ANC et non pour Jacob Zuma qui est
actuellement plongé en plein coeur de scandales financiers.