Législatives en Afrique du Sud : L’ANC recule, l’opposition progresse


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Drapeau de l'Afrique du Sud
Drapeau de l'Afrique du Sud

Les élections législatives de 2024 en Afrique du Sud ont révélé une reconfiguration politique majeure. Avec seulement 40% des suffrages exprimés, l’ANC, au pouvoir depuis 1994, fait face à un défi historique, tandis que l’opposition gagne du terrain.

Les résultats partiels des élections législatives sud-africaines de 2024 annoncent une nouvelle ère politique. Le Congrès national africain (ANC), parti historique au pouvoir, n’a obtenu que 40,21% des suffrages exprimés après le dépouillement de 99% des voix, selon la Commission électorale indépendante (CEI). Ce résultat, significativement plus bas que les précédents scrutins, et pour la première fois sous la barre des 50%, marque la fin de la domination absolue de l’ANC sur la scène politique sud-africaine.

Plus de 27,7 millions d’électeurs inscrits se sont rendus aux urnes, mais le taux de participation a chuté sous les 60%, contre 66% en 2019. Ce désintérêt croissant est un indicateur des défis auxquels le pays fait face, notamment une économie en difficulté, un chômage élevé et une gestion publique souvent critiquée.

L’opposition en force

L’Alliance démocratique (DA), principal parti d’opposition, a recueilli 21,79% des voix, consolidant ainsi sa position. Le nouveau parti de Jacob Zuma, uMkhonto weSizwe (MK), a surpris avec 14,61% des suffrages, dépassant même l’ANC dans certaines régions comme la province de KwaZulu-Natal. Les Combattants pour la liberté économique (EFF) ont également progressé, obtenant 9,48% des voix.

Ces résultats reflètent une insatisfaction croissante envers l’ANC, souvent perçu comme englué dans la corruption et l’incapacité à améliorer les conditions de vie des Sud-Africains. L’ANC, qui détenait 230 des 400 sièges à l’Assemblée nationale, devrait perdre sa majorité. Ainsi, le parti au pouvoir devra former des coalitions pour gouverner,. Une situation inédite depuis les premières élections démocratiques en 1994.

Historique du Congrès national africain (ANC)

Fondé en 1912, le Congrès national africain (ANC) est le plus ancien mouvement de libération nationale en Afrique. Créé sous le nom de South African Native National Congress (SANNC) pour lutter contre la discrimination raciale, il devient le Congrès national africain en 1923. L’ANC a été le fer de lance de la lutte contre l’apartheid, système de ségrégation raciale imposé en 1948. Sous la direction de figures comme Nelson Mandela, l’ANC a organisé des actions de désobéissance civile et de sabotage contre le gouvernement de l’apartheid.

En 1960, après le massacre de Sharpeville, l’ANC est interdit et opère clandestinement. Il adopte alors une stratégie armée via sa branche militaire, Umkhonto we Sizwe (MK). En 1990, le parti est légalisé et Mandela est libéré après 27 ans de prison. Les premières élections démocratiques de 1994 voient l’ANC remporter une large majorité, avec Mandela comme premier président noir de l’Afrique du Sud. Depuis, l’ANC a dominé la politique nationale.

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