Les congolais ont voté dimanche pour le deuxième tour des élections législatives. La mobilisation a été très faible. Et des heurts ont éclaté dans le sud du pays. Le parti au pouvoir qui a pris une large avance lors du premier tour du scrutin est assuré de conserver la majorité absolue.
Les Congolais ont été appelés à voter dimanche pour le second tour des législatives. Sur les 136 sièges, 70 restaient à pourvoir. Les résultats devraient être rendus « dans 72 heures au maximum, sinon nous comptons les publier mardi 7 août », a indiqué le ministre de l’Intérieur, Raymond Zéphirin Mboulou.
Sans surprise, le parti congolais du travail (PCT), au pouvoir, est assuré d’obtenir la majorité. Lors du premier tour des élections, qui se sont tenues le 15 juillet, il a raflé 57 sièges. Le taux de participation a été très faible. Les files d’attente étaient inexistantes à Brazzaville. Dans un bureau de vote du centre de Saboukoulou II, au quartier Ouenzé, sur 739 inscrits, seuls 89 sont allés voter, selon RFI.
Pourtant, pour le président congolais Denis Sassou Nguesso, « le scrutin est correct. Au plan politique, je pense que beaucoup de dispositions ont été prises pour que ces élections soient apaisées, qu’elles soient justes, qu’elles soient transparentes », a-t-il déclaré aux journalistes après avoir voté. Un avis loin d’être partagé par les observateurs de l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (ceeac) qui ont relevé plus de « points faibles » que de « points forts » dans l’organisation.
Des irrégularités, selon l’opposition
Le deuxième tour du scrutin a également été marqué par des violences, dans le sud du pays. Des heurts ont éclaté à Pointe-Noire, la capitale économique, entre des partisans d’un candidat indépendant et du candidat du parti au pouvoir. Un journaliste de la chaîne locale privée Radio Digital tv qui filmait la scène a été violemment agressé. Sa caméra a été cassée. Il a dû être hospitalisé.
Le principal mouvement d’opposition, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), dénonce pour sa part des fraudes. Selon lui, il y a eu des irrégularités comme lors du premier tour. « Il y a des endroits où on a sorti des listes électorales de 2002 », a assuré Martin Kimpo, secrétaire général du parti.
Même son de cloche pour l’opposant Mathias Dzon, chef de l’Alliance pour la république et la démocratie (ARD). Pour lui, « ces élections sont truquées ». Il a été battu dans sa propre circonscription, lors du premier tour à Gomboma, dans le centre du pays, par le candidat du PCT et maire de Brazzaville, Hugues Ngouélondél, et dénonce « une grande fraude organisée (…) avec la complicité des militaires ».
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