Le Conseil constitutionnel a rendu sa décision, ce 25 août 2015, sur la validité des candidatures en vue des élections législatives du 11 octobre prochain. On constate que les anciens députés et ministres issus de l’ancienne majorité (CDP et mouvance présidentielle moins SAMBARE Palguim, BARRO Karim, SAWADOGO Mahamoudou, BARRY Issa, SAWADOGO Dieudonné et TRAORE Amadou) ont été invalidées, au regard du nouveau code électoral.
Le recours a concerné principalement les membres des partis de l’ex-majorité. Au niveau du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), c’est le président du parti lui-même, Eddie Komboïgo qui est déclaré inéligible aux Législatives par le Conseil constitutionnel. Achille Tapsoaba, son vice-président, ainsi que Fatoumata Diendéré, Salam Dermé (députés au moment du débat sur la question de la révision de l’article 37), Léonce Koné, Zambendé Théodore Sawadogo, Zoma Jérôme, Alpha Yago, Benjamine Doamba et Vincent Dabilgou, entre autres, subissent le même sort.
Au niveau des autres partis politiques de l’ancienne majorité, c’est Toussaint Abel Coulibaly (ministre de la décentralisation à l’époque) de l’UPR, Gilbert Ouédraogo, Bouba Yaguibou et Belem Sidiki (tous de l’ADF/RDA), notamment, qui se voient également interdire de participer aux élections législatives en tant que candidats.
Le Conseil constitutionnel a suivi le requérant qui a basé son argumentaire sur l’article 166 du Code électoral qui déclare inéligibles les personnes ayant soutenu la modification de l’article 37. La juridiction dirigée par Kassoum Kambou a en effet estimé que le « Burkina n’a pas mis en œuvre la décision de la Cour de justice de la CEDEAO du 13 juillet 2015« , laquelle avait condamné l’Etat burkinabè à préciser le contenu de ce code électoral.
A noter que les décisions du Conseil constitutionnel sont sans recours. Le Président du CDP, Eddie Komboïgo, avait cependant mis en garde qu’il n’accepterait pas une exclusion des membres de l’ex-majorité aux prochaines élections.
Sur son compte Twitter, Me Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’ADF/RDA, exclu des législatives, a déjà réagi sur la décision du Conseil constitutionnel. Il dit ceci : « Comme promis, en tant que légaliste nous prenons acte de la décision du CC et nous nous inclinons soucieux de la préservation de la paix »