Ce lundi 20 avril a été déclaré férié au Bénin par le gouvernement. Appelé « Journée de la citoyenneté », les quatre millions d’électeurs béninois sont appelés à aller récupérer leur carte d’électeur, à six jours des élections législatives dont la distribution a commencé samedi dernier. Alors que la campagne bat son plein, tous les coups sont permis.
A Porto-Novo,
La journée de lundi 20 avril a été déclaré chômée et payée par le gouvernement béninois. Baptisée « Journée de la citoyenneté », elle doit permettre au quatre millions d’électeurs du Bénin d’aller récupérer leur carte d’électeur, à six jours des élections législatives. Alors que la campagne bat son plein, une mesure ministérielle qui suspend la loi sur le port du casque obligatoire pour les motards, alimente la polémique.
Tous les coups sont permis. Alors que l’annonce des ralliements de dernières minutes se multiplient et agitent les équipes de campagne des différents partis, la récente décision du ministre de l’Intérieur, Dossou Simplice Codjo, d’arrêter le contrôle des casques par la police, pour les conducteurs de moto, a créé la polémique.
Lancée en août dernier, la loi qui rend obligatoire le port du casque avait mécontenté nombre de Béninois qui ne voulaient pas changer leurs habitudes. Les zemidjans, les conducteurs de taxi-moto qui pullulent au Bénin, étaient particulièrement mécontents d’être obligés de supporter ce nouvel accessoire toute la journée, du fait notamment de la température élevée tout au long de l’année dans le pays.
Flatter l’électorat ?
Le message ministériel, daté du 3 avril, qui demandait au préfet de faire cesser le contrôle des casques pour les motards, a donc été perçu comme une mesure purement opportuniste du parti au pouvoir, visant à flatter à tout prix les futurs électeurs potentiels.
Devant la grogne généralisé à l’encontre de cette nouvelle mesure, le ministère de l’Intérieur a été obligé de publier un nouveau communiqué vendredi dernier: « Face à cette situation, je tiens à préciser que la mesure visée n’a pas pour objet de remettre en cause le port obligatoire du casque ».
Les électeurs ont donc la possibilité de se rendre à leur bureau de vote à moto et sans casque, en plus d’avoir un jour férié pour aller retirer leur carte d’électeur. Les partis d’opposition et beaucoup de Béninois commençaient à penser que le temps n’allait pas être suffisant pour les distribuer à tous les électeurs, tant elles tardaient à être délivré.
« Toutefois, compte tenu de la sensibilité de la période électorale, les forces de sécurité publique sont invitées à surseoir aux opérations de répression afin de prévenir les troubles à l’ordre publique qui pourraient en résulter », conclu le texte.