Les fans de Léa Parker retrouveront leur héroïne ce week-end. Sonia Rolland, la belle Franco-rwandaise, signe pour une deuxième saison d’aventures, d’action, d’humour et d’amour. Afrik.com est allé fureter sur le tournage de la série, qui reprend sa place du dimanche sur M6.
Dans une rue calme de la ville de Montreuil, en banlieue parisienne, derrière une porte banale, un tournage pas banal : celui de Léa Parker, la série dominicale de M6. En ce début de septembre caniculaire, il est 16 heures et les studios ressemblent à une ruche bourdonnante, avec des techniciens qui courent dans tous les sens en plein soleil. Chaque épisode de 52 minutes est tourné en une semaine avec deux équipes de tournage simultanées. Pas de temps à perdre. Car la deuxième saison de Léa Parker va bientôt débuter.
Le 25 septembre, les téléspectateurs retrouveront leur héroïne, qui a captivé la saison dernière 2,4 millions de personnes, à 18h45, une case généralement dédiée aux séries internationales. « Nous avons été des trublions avec ce programme subversif pour de la télé commerciale », se réjouit le dynamique concepteur et producteur de la série, Jean-Benoît Gillig.
Actrice d’élite
Pour vous rafraîchir la mémoire : Léa Parker est une jeune femme de 26 ans jouée par la ravissante Sonia Rolland et qui mène une double vie. Pour ses proches, elle est archiviste à la Police nationale, alors qu’elle est flic d’élite à la Division des Opérations Spéciales (D.O.S.), une cellule ultra secrète de la Police nationale. Pour ses missions secrètes, elle est entourée de Plastrone (Luc Bernard), 55 ans, le grand patron de la D.O.S., qui se révèle être son père à la fin de la première saison, d’Alex (Alexandre Le Provost), 32 ans, ancien de l’équipe qui possède une solide expérience de terrain, et de Benoît (Matthieu Tribbes), 24 ans, génie de l’informatique et des nouvelles technologies. Voilà pour la fiction.
Dans la réalité, Sonia Rolland attend sagement de commencer une scène. Assise à l’ombre, elle salue les journalistes avec spontanéité. Elle est fraîche, rigolote, sautillante et propose une chaise, un verre d’eau, un gâteau, avant d’aller se changer en 2 minutes chrono. De toute évidence, Sonia Rolland ne se prend pas pour une star. Elle file chercher ce qu’elle appelle ses « anti-sèches », un carnet dans lequel elle note ses répliques. Elle s’apprête à tourner une scène dans le bar de Nicolas (Guillaume Gabriel), le meilleur ami de Léa Parker. Il fait 40° mais tout le monde s’active sur le plateau. Sonia est impeccable et concentrée, récitant son texte entre ses dents.
« On est tous un peu métis »
Dans cette scène, elle joue avec la magnifique France Zobda, sa mère dans le feuilleton. Les deux femmes sont complices et France explique : « Lorsqu’on m’a proposé d’être la maman de Léa Parker, j’ai tout de suite dit oui ! Je suis très fière de ma fille ! Sérieusement, j’aimais déjà beaucoup Sonia Rolland lorsqu’elle était Miss France, fière de ce qu’elle disait, de ce qu’elle dégageait. Là, c’est une série novatrice, une équipe jeune, c’est un challenge pour moi ! C’était aussi une belle prise de risque. Deux femme de couleur dans la même série ! Jean-Benoît Gillig a 34 ans, il est jeune mais il sait prendre des risques et a réussi à imposer une héroïne métisse. Sans compter que dans la deuxième saison, Léa aura un petit ami d’origine antillaise ! Gillig est en phase avec son époque. Les choses évoluent, les gens s’habituent. »
Léa Parker est donc métisse et sa demi-sœur est blanche, sans qu’il n’y ait jamais de référence à la couleur de leur peau… « Il existe beaucoup de familles recomposées et métissées. Une société-mosaïque comme la nôtre doit être représentée à la télé, surtout dans les séries qui touchent le plus de gens », explique le producteur. « A la base, il n’y avait pas de rôle pour une Noire ou une Blanche. On est tous un peu métisse et le talent n’a pas de couleur. Quand j’ai rencontré Sonia Rolland, il était évident qu’elle serait parfaite en Léa Parker. C’était une comédienne en devenir, sportive de haut niveau et très belle ! » Quant à Sonia, c’est le côté « action » qui l’a attirée dans le rôle. « J’ai fait du sport durant toute mon enfance et mon adolescence, dont 10 ans de basket. Avant la série, je faisais du kick-boxing par loisir, ce qui n’était pas très féminin ! Là, je prend des cours de karaté, c’est plus esthétique. Je me suis surtout focalisée sur la comédie car mon but était de jouer juste. J’ai beaucoup pioché dans les méthodes américaines pour préparer mon rôle, ce sont des bosseurs », explique-t-elle en citant ses exemples : Fanny Ardant, Firmine Richard, Halle Berry ou Nicole Kidman.
Du Rwanda à la France
« Ce qui m’a plu aussi c’est le ton chaleureux de la série, presque anglo-saxon mais avec des acteurs français et une écriture française. On a réussi notre pari : on a une très bonne équipe, et des acteurs solidaires qui m’ont beaucoup aidée. C’est comme une famille. » La jeune femme, née à Kigali de père français et de mère rwandaise en 1981, avoue avoir un faible pour la comédie depuis son enfance. « Je faisais tout le temps le clown, j’allais à l’école déguisée et quand j’habitais le Burundi, après avoir quitté le Rwanda en 1989, j’ai pris des cours de théâtre au Centre culturel français de Bujumbura. J’étais hyper-active et j’avais besoin d’évacuer mon énergie. Pour ma mère, comédien était un hobby et pas un métier. En Afrique, nos références, c’étaient Gabin, Delon, que des grands noms… »
Elle débarque en Bourgogne à 13 ans, en 1994. « C’était très dur car nous avons quitté le Burundi à cause du génocide et de la guerre, pour nous retrouver dans une ville de 5 000 habitants qui n’avaient jamais vu de Noir ! » En 1999, la gracile Sonia est élue Miss Bourgogne, elle deviendra ensuite une fierté nationale en remportant le titre de Miss France en 2000. En 2002, elle fait ses premiers pas au cinéma dans Les pygmées de Carlo, tourné au Cameroun. « Avant ce film, on ne me proposait que des rôles dénudés ou de pots de fleurs. Non merci ! » Elle devient Léa Parker en 2004.
Gros succès en Afrique
Jean-Benoît Gillig, qui a l’enthousiasme communicatif, promet une deuxième saison plus musclée que la première, avec des « rebondissements », une kyrielle de guests et des lieux de tournage insolites. « Les ingrédients : du muscle, de l’action, du divertissement. C’est une petite série à petit budget mais des metteurs en scène talentueux nous ont rejoints pour tourner certains épisodes. On s’amuse beaucoup, on ne se prend pas au sérieux, il y a beaucoup de second degré. Comme dans l’épisode où Sonia Rolland infiltre un concours de miss !! On joue avec le public. C’est pour cela que cette série a sa place dans le PAF*. »
Diffusée sur CFI, Lé Parker connaît un gros succès aux Antilles et en Afrique. « On reçoit des lettres et des mails du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Togo, du Mali… Beaucoup de déclarations d’amour et de demandes en mariage pour Léa », s’amuse le producteur.
« Sonia Rolland et les enfants »
Pendant ce temps, Sonia a terminé sa journée, il est 19 heures passées mais elle est toujours aussi fraîche. Entourée des autres comédiens, elle se plie aux questions sans se mettre en avant. Luc Bernard, alias Plastrone, dit d’ailleurs qu’elle a « l’esprit de troupe ». Elle explique qu’elle a gardé des liens très forts avec l’Afrique. « Je parle le kinyarwanda et je tiens à le dire ! C’est très important que les parents transmettent ce genre de choses à leurs enfants. » Elle a acquis 3 ha de terrain au Rwanda pour son association, « Sonia Rolland et les enfants », qu’elle a créée avec sa mère il y a 3 ans. « Je vais là-bas en décembre pour poser la première pierre du centre d’accueil et de formation à l’artisanat qui pourra accueillir 400 orphelins. Nous voulons leur donner une éducation et une formation professionnelle pour qu’ils soient autonomes. Le savoir, c’est une arme pour la vie. La plupart des orphelinats les laissent dans la nature à 18 ans, nous, on veut leur apprendre un métier comme la mécanique ou l’ébénisterie. Il ne faut pas créer de l’assistanat. »
En compagnie des autres comédiens, elle évoque la BD Léa Parker qui vient de sortir. « On est fiers d’avoir inspiré des dessinateurs ! Pour eux, la série était déjà une BD et on leur a donné carte blanche. C’est génial d’avoir sa tête caricaturée dans une bande dessinée, c’est très ludique. Ils sont même en train d’écrire le 2e tome. D’habitude, c’est plutôt l’inverse : ce sont les BD qui inspirent les films ! »
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