Le Zimbabwe allergique aux médiateurs africains


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L’aide extérieure est rarement la bienvenue au Zimbabwe. L’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, vient d’en faire l’expérience. Le leader de l’opposition, Morgan Tsvangirai, a exhorté jeudi le médiateur à démissionner. Une hostilité vis à vis des conciliateurs africains dont le chef de l’Etat, Robert Mugabe, s’était fait une spécialité. Toutefois, pour endiguer l’épidémie de choléra, les autorités ont fait appel à l’aide internationale.

Thabo Mbeki est en colère. La volonté du Zimbabwe d’écarter tous les hommes politiques africains venus aider le pays agace l’ancien président sud-africain. Dans une lettre publiée vendredi par The Star, un journal local, Thabo Mbeki accuse l’opposition zimbabwéenne d’obstruer les négociations sur un partage du pouvoir.

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M. Tsvangirai devrait « se sentir responsable du futur du Zimbabwe plutôt que de voir sa mission comme un militant critiquant le président Mugabe et la Zanu-PF (au pouvoir) ». Cette déclaration cinglante fait suite au souhait du chef de l’opposition de voir Thabo Mbeki démissionner de son poste de médiateur. « Les négociations ont été freinées par l’attitude et la position du médiateur Thabo Mbeki. Il n’a pas l’air de comprendre à quel point la situation au Zimbabwe est désespérée et que les solutions qu’il propose sont trop faibles. Il n’aide pas les parties à se rapprocher parce qu’il ne comprend pas ce qui doit être fait », expliquait avec véhémence, jeudi, le leader du Mouvement Démocratique Orange (MDC).

Au Zimbabwe, l’impartialité des médiateurs africains est toujours jugée suspecte. Le 20 octobre dernier, l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Anan, l’ex-président américain Jimmy Carter et Graca Machel, l’épouse de Nelson Mandela, ont annulé leur visite. Le régime de Robert Mugabe leur avait refusé l’entrée dans le pays. Cette délégation devait évaluer la situation alimentaire dans l’ancienne Rhodésie. Toutefois, l’épidémie de choléra a eu raison de cette autarcie.

« Nos problèmes sont plutôt simples, mais nous avons besoin d’une assistance »

Pour la première fois, le pays a demandé de l’aide, jeudi, afin de lutter contre l’épidémie. Les autorités ont admis que la maladie avait fait 386 morts, après avoir affirmé la veille que la situation était sous contrôle. « Nos problèmes sont plutôt simples, mais nous avons besoin d’une assistance », a déclaré à la télévision d’Etat, Edwin Muguti, le ministre de la Santé.

Le Zimbabwe a tardé à reconnaître l’état d’urgence sanitaire. L’appel de Ban Ki-moon a fini par interpeller le gouvernement. Dans un communiqué publié au siège des Nations Unis à New York, le secrétaire générale de l’ONU a souligné que « la situation allait probablement se dégrader dans les mois à venir alors que la crise politique persistait ». Il a aussi exhorté le chef de l’opposition, Morgan Tsvangirai et le président Robert Mugabe à soutenir l’assistance humanitaire et à mettre de côté toutes leurs considérations politiques.

Bien que le Zimbabwe a accepté l’aide internationale, le pays reste fermé a toute collaboration extérieure pour résoudre la crise politique. En attendant, l’accord sur le partage du pouvoir piétine…

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