Les fermiers blancs, menacés d’une expulsion définitive, bénéficient depuis ce lundi d’un délai supplémentaire. Le gouvernement zimbabwéen a accordé aux fermiers blancs la permission de moissonner leurs récoltes en août prochain.
Le syndicat des agriculteurs du Zimbabwe (CFU) a exprimé, ce lundi, sa satisfaction sur la décision du gouvernement d’accorder aux fermiers blancs un délai supplémentaire avant une expulsion définitive. Ils sont autorisés à moissonner les récoltes en août prochain. Selon la BBC, Emily Crookes, la porte-parole du syndicat qui regroupe les fermiers blancs, avait déclaré, dimanche, que ces derniers espéraient rester jusqu’à ce terme.
Le gouvernement du président Robert Mugabe avait imposé aux fermiers blancs et à de nombreux propriétaires illégaux noirs, l’obligation de libérer les terres occupées avant le 3 février. « Une centaine de fermiers ont reçu des avis d’expulsion au cours des quatre à cinq mois passés, leur donnant pour la plupart 45 jours à compter du 20 décembre 2006 pour quitter leurs terres » a indiqué Emily Crookes.
La résistance des fermiers blancs
Samedi, une centaine de fermiers blancs ont exprimé leur anxiété face à un avenir incertain, à l’expiration du délai imparti pour quitter leurs terres. Face à cette inquiétude, le syndicat des agriculteurs (CFU) avait conseillé, dimanche, aux fermiers de résister aux expulsions afin de provoquer une vague d’arrestations et de poursuites qui serait leur dernier recours pour être entendus par les autorités.
Emily Crookes a déclaré que le délai d’expiration s’est passé sans incident. « Nous n’avons entendu parler d’aucune expulsion. Tout était calme », a t’elle affirmé. Toutefois, le syndicat est conscient qu’une bataille a été gagnée, mais pas la guerre.
Toutes ces expulsions entrent dans le cadre d’une réforme lancée en 2000 par le président Mugabe qui avait réquisitionné des terres aux fermiers blancs pour les distribuer aux Noirs afin de corriger les déséquilibres issus de la colonisation britannique. Mais les nouveaux propriétaires, n’ayant ni la connaissance du secteur ni le matériel nécessaire pour les cultiver, ont négligé les terres dont beaucoup sont en friche.
Cette politique, menée dans la précipitation et la violence, a entraîné une chute dramatique de la production agricole, pilier de l’économie zimbabwéenne.
Environ 4.000 fermiers blancs ont déjà été expulsés.