Nouveau look, nouvelle pochette mais pas nouvel album. « Un Gaou à Paris », le dernier disque de Magic System n’est rien d’autre qu’une réédition, revue et corrigée, de « Poisson d’Avril » sorti en 2001. Succès oblige, le groupe ivoirien, désormais chez Virgin, se donne les moyens de ses ambitions.
Faire du neuf avec du vieux. Un Gaou à Paris, le dernier album en date de Magic Sytem, ressemble à s’y méprendre à leur second opus Poisson d’avril daté de 2001. Et pour cause : il s’agit exactement du même. Du moins dans la playlist. Car les arrangements des morceaux ont connu un lifting complet sous la houlette de nouveau label du groupe. Surfant sur la vague du succès du tube « 1er Gaou », Virgin a décidé de mettre le paquet sur les jeunes Ivoiriens et leur zouglou doré.
Le fait est qu’A’Salfo et ses amis ont pris du poids, au sens propre comme au sens figuré. Finie l’époque des clips de fortune au quartier de Cocody et du son du zouglou pur jus d’Abidjan. Magic system est aujourd’hui un véritable produit marketing où rien n’est laissé au hasard. Petits plats dans les grands, tout à été remasterisé pour mieux formater le disque à l’oreille occidentale.
Une avancée et un recul
Les avis seront sans doute partagés quant au résultat du nouveau visage artistique du groupe. Ceux qui n’ont pas écouté les albums précédents n’y verront que du feu puisqu’ils ne disposent d’aucun élément de référence. Ils s’accorderont simplement à dire que l’album est bien produit. Et ils n’auront pas tort. Certains initiés tiqueront, en revanche, en entendant certains morceaux qu’ils connaissent déjà et regretteront la relative perte d’identité musicale de Magic System. Si la réorchestration de « Kaye Bebo » efface la première version, celle de « Un Gaou à Paris » et de « Poisson d’Avril » – où l’on notera notamment la présence de scratchs – sont un peu décevantes. Non pas un sabordage sordide de la version originale, mais plutôt une énergie étouffée pour un zouglou moderne un brin galvaudé.
Tout ce que nous pourrions dire sur l’album n’enlèvera pas la valeur intrinsèque du groupe et ses qualités d’ambianceur. Match nul donc entre Poisson d’Avril et Un Gaou à Paris. Si vous avez aimé l’un, vous aimerez également l’autre, même s’il est inutile d’avoir les deux dans sa discothèque.
Magic System, Un Gaou à Paris, Virgin 2003
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