Ce que les populations de Conakry craignaient est finalement arrivé.
Le ministère de la Santé, a indiqué que cinq contaminations du virus Ebola, dont un décès, ont été détectés à Conakry.
(De notre correspondant à Conakry)
Un responsable du ministère de la Santé a confié à Afrik.com que cinq personnes ont été contaminées par le virus Ebola à Conakry, la capitale. L’une d’entre elle est décédée et les quatre autres encore vivantes auraient été contaminées lors de l’inhumation d’un malade décédé. Le virus Ebola a donc officiellement atteint Conakry.
Il faut souligner qu’une équipe composée de 20 experts, venue de
l’Allemagne, de l’Italie et de la France est arrivée mercredi soir à
Conakry, et sera déployée dans la région forestière, épicentre de la
fièvre Ebola. Le but est d’appuyer la riposte organisée par les
autorités guinéennes contre ce virus mortel qui a fait à ce jour plus
d’une soixantaine de morts sur près de 90 cas enregistrés.
Le Dr René Zitsamele Coddy, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que ces experts sont venus « appuyer les efforts de la Guinée dans le cadre de la stratégie de riposte mise en place pour combattre l’épidémie de fièvre » et « seront déployés
directement dans la zone affectée par l’épidémie ». Cette équipe, qui comprend des épidémiologistes, des anthropologues et des cliniciens, va tenter de remonter la source de l’épidémie, afin de circonscrire le fléau. Les experts se rendront à Gueckedou, Macenta et N’Zérékoré (sud) où se concentre l’essentiel des cas de malades enregistrés, depuis l’apparition de l’épidémie dans cette région frontalière avec le Liberia, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire.
Autre précision importante donnée par l’OMS, le virus Ebola s’introduit dans la population humaine par contact étroit avec le sang, les sécrétions, les organes ou les liquides biologiques d’animaux infectés. Le gouvernement, dans un communiqué rendu public ce jeudi 27 mars, présente la situation comme suit:
Les Services de Santé soutenus par les Partenaires au développement du Secteur Santé ont notifié au total 103 cas suspects cumulés de fièvre hémorragique dont 66 décès ;
1) Gueckédou : 69 cas dont 47 décès
2) Macenta : 21 cas dont 12 décès
3) Kissidougou : 7 cas dont 5 décès
4) Conakry : 5 cas dont 1 décès d’une personne revenue de voyage.
Les quatre autres cas de contamination concernent les parents de la victime revenus des obsèques du défunt qui se sont déroulées dans une localité proche de Dabola.
Le cas suspect de Kankan s’est révélé négatif aux examens EBOLA
Les 3 nouveaux cas de décès sont survenus à Gueckédou (02) et Conakry (1).
Dans ce même communiqué, le gouvernement indique qu’une investigation est en cours à Conakry pour des informations complémentaires et que des dispositions appropriées ont immédiatement été prises pour circonscrire les cas, notamment au niveau des personnes ayant été en contact avec le décédé à Conakry et à l’intérieur du pays. Et d’ajouter : « Parmi les sources de contamination pour cette maladie figurent la consommation de viande de brousse. En attendant que ce type de contamination soit confirmé, le gouvernement invite la population à s’abstenir de consommer tout gibier. Le gouvernement reste mobilisé avec tous ses partenaires du secteur de la santé pour rompre la chaine de contamination. Dans ce cadre d’importantes ressources humaines et matérielles sont mobilisées y compris des spécialistes venus de partout pour couvrir les zones concernées. Un laboratoire mobile mis à disposition (les spécialistes mobilisés par les partenaires) est en route pour Gueckédou. Ce laboratoire permettra de faire des analyses sur place pour les zones forestières et traitera également les échantillons de cas suspects des pays voisins (Liberia et Sierra Leone). D’importantes quantités de solution de chlore sont en route pour les zones touchées. »
La psychose est de mise à Conakry et nombre de citoyens interrogés pointent du doigt le gouvernement qui, selon eux, n’a pas été à la hauteur de la riposte.