« Le travail des enfants est un frein au développement de Madagascar »


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Le travail des enfants perdure à Madagascar. Près de 20.000 d’entre eux, âgés de 12 ans à 17 ans, sont employés dans les champs de vanille, selon le Bureau international du travail (BIT). Ils travaillent dans des conditions très pénibles. Leur main d’œuvre bon marché est très appréciée par leurs employeurs. Pis, nombre d’entre eux n’ont jamais mis les pieds à l’école.

Alors qu’à leur âge, ils sont censés voir la vie en rose, eux, sont confrontés à un rude quotidien. Un calvaire. C’est ce que vivent près de 20.000 enfants à Madagascar, âgés de 12 à 17 ans, contraints de récolter de la vanille dans les champs, pour prêter main forte à leurs familles démunies. La région de Sava, dans le nord-est du pays, qui produit 60% de la vanille sur le plan mondial, est particulièrement touchée par ce fléau. Selon le Bureau international du travail (BIT), qui mène une enquête depuis 2009, près de 31 à 33% des employés dans les champs de vanille sont des enfants.

Ces derniers travaillent dans des conditions très pénibles. Soit 5 à 6 jours sur 7 et en moyenne entre 7 à 8 heures par jours, sous une température parfois très élevée de 30°C. Leurs salaires sont extrêmement bas. Sans compter qu’ils ne vont pas à l’école. Une situation qui révolte Esther Vololona Razazarivola, présidente de l’association Avenir, qui lutte contre toute forme d’injustice à Madagascar. « Il y a pourtant des lois à Madagascar qui interdisent le travail des enfants de moins de 15 ans ! », s’insurge-t-elle. Ce sont les enfants issus du monde rural qui sont les plus touchés même si ceux des grandes villes ne sont pas épargnées n’ont plus.

Une enfance volée

Il n’y a pas que la filière de la vanille qui emploie les enfants. Beaucoup d’entre eux travaillent aussi comme domestiques. D’autres labourent la terre dans les champs, pilent le riz, ou encore sont envoyés pour chercher de l’eau. « Ils sont employés par des familles riches qui n’ont aucun scrupules à bafouer leurs droits. Ils sont contraints de travailler pour aider leurs familles », explique Esther Vololona Razazarivola. Pis, « ils subissent toutes formes de violences : physique, morale, sexuelle, et même économique car il arrive que les familles qui les emploient ne les rémunèrent pas », d’après elle.

Les parents savent pourtant pertinemment que le travail des enfants est illégal dans la grande île, souligne-t-elle. « Mais « en envoyant leurs progénitures effectuer ce dur labeur, ils ont moins de bouches à nourrir ». Seulement, « le travail des enfants est un frein au développement de Madagascar », car ils ne sont pas scolarisés. « Si cela continue, ils finiront par devenir des voleurs et ne pourront pas s’épanouir », déplore-t-elle. Les enfants doivent avoir des loisirs, renchérit la présidente de l’association Avenir. Elle-même, âgée aujourd’hui de 50 ans, a dû travailler dès l’âge de huit ans pour soutenir ses parents. « Je labourait la terre dans les champs. Donc je n’avais pas le temps d’apprendre mes leçons. Je n’ai pas eu d’enfance. Elle m’a été volée ».

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