Le chemin de fer qui doit relier la Guinée à la Côte d’Ivoire est, depuis longtemps, un projet ambitieux aux enjeux multiples. Il y a quelques années, c’était l’homme d’affaires français Vincent Bolloré qui avait initié un projet de ce type, abandonné en 2018, faute de soutien financier. Aujourd’hui, ce sont des investissements chinois qui sont derrière un nouveau projet encore plus ambitieux, le Transguinéen. Objectif, exploiter le fer de Simandou.
La Guinée est un pays riche en ressources naturelles, notamment en bauxite, en fer et en or. C’est pourquoi, le développement du secteur minier est une priorité pour le gouvernement guinéen. Cela permettrait de diversifier l’économie, de créer des emplois et de faire rentrer des devises. Mais pour mieux exploiter ces minerais, il faut améliorer les voies de circulation.
Dans cette optique, le chemin de fer est un mode de transport essentiel pour l’exportation des produits miniers. Le pays dispose d’un réseau ferroviaire, mais en mauvais état.
Simandou, une des plus importantes réserves de fer au monde
C’est pourquoi le gouvernement guinéen a lancé plusieurs projets de construction de nouvelles lignes ferroviaires. Le plus important est le projet du Transguinéen, qui prévoit la construction d’une ligne de chemin de fer de 670 kilomètres reliant le gisement de fer de Simandou au port de Dapilon, au Sud du pays. La mine de Simandou est l’une des plus grandes réserves de fer au monde. En parallèle, des infrastructures portuaires devront aussi être créées.
Ce projet, d’un coût estimé à 19 milliards de dollars, serait financé par un consortium d’investisseurs chinois, dont le groupe Chinalco, principal opérateur minier de Simandou, depuis 2010.
Le projet du Transguinéen permettrait d’augmenter les exportations de minerais. De plus, il stimulerait le développement économique du pays. Cependant, des ONG dénoncent un manque de transparence sur l’impact environnemental du projet.
Quel impact et quels avantages pour les populations locales ?
Le CJDA affirme que le projet pourrait avoir un impact négatif sur la faune et la flore, ainsi que sur les populations locales. L’ONG dénonce également le manque de consultation des populations locales et la faible participation des autorités guinéennes à l’évaluation environnementale du projet.
Pour le gouvernement guinéen, le chemin de fer contribuera au développement des zones rurales et à l’inclusion sociale. Il facilitera le déplacement des populations et le commerce local.
Encore faut-il que le gouvernement guinéen veille à ce que le projet du Transguinéen respecte les enjeux environnementaux.