Le 7e Salon international du tourisme et des voyages (Sitev) a ouvert ses portes lundi à Alger. Jusqu’au 20 mai, plus de 300 exposants vont ouvrir leurs stands aux visiteurs. Quelque 30 pays sont représentés et on attend plus d’1,3 million de curieux.
Correspondance particulière
Lundi 16 mai. Il est 10h du matin et, aux abords du pavillon central du Palais des Expositions d’Alger, la fébrilité est à son comble. Alors qu’à l’extérieur, plusieurs kheimas (tentes) ont été montées et se remplissent peu à peu d’objets d’artisanat et de prospectus touristiques, à l’intérieur, c’est l’agitation des grands jours. Ça crie, ça perce, ça placarde, ça tape… L’inauguration officielle approche et certains stands sont encore vides ou partiellement montés. Trois cents exposants (comme l’année dernière) participent au 7e Salon international du tourisme et des voyages (Sitev 2005), qui a lieu du 16 au 20 mai. L’édition 2004 avait drainé 1,3 million de visiteurs et, avec une « augmentation annuelle de 5% », comme l’explique un cadre du ministère, l’optimisme est de rigueur quant à la fréquentation de cette année.
Plus de 30 pays étrangers sont représentés, comme les voisins marocains et tunisiens, mais aussi l’Arabie Saoudite, l’Egypte, la Turquie, ainsi que « les pays européens qui fournissent le plus de touristes à l’Algérie : la France, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne », indique M. Bensafia, responsable de la communication au ministère du Tourisme. « Ce que nous souhaitons, avec ce Sitev, c’est donner une impulsion à l’investissement privé et à la construction. Plusieurs représentants de sociétés des pays du Golfe sont présents. Nous leur avons organisé une mission exploratoire en marge du Salon. Notre nouveau ministre, Nourredine Moussa, est un bâtisseur, il vient du secteur de l’immobilier, cela devrait aussi favoriser cette impulsion ! »
Tourisme national
Nourredine Moussa, nommé à la faveur du récent remaniement ministériel, a d’ailleurs profité de l’occasion pour faire sa première apparition publique et médiatique. En inaugurant le 7e Sitev, il a tenu à préciser que c’était la « première fois que la manifestation était parrainée par le Président Abdelaziz Bouteflika » et que la tenue du salon coïncidait avec l’annonce du lancement du programme complémentaire de soutien à la croissance pour la période 2005-2019. « Ce qui profitera sans doute à l’accélération du processus de développement du tourisme en Algérie. » Le ministre a également parlé de rehausser le niveau des services, du respect des normes internationales, et du travail sur le qualitatif. Dans ce cadre, il faut noter que le pays vient de lancer une vaste opération de classement et de reclassement de l’ensemble de ses hôtels, qui doit toucher 80 000 lits répartis dans des catégories de zéro à cinq étoiles.
Parmi les priorités évoquées par le ministre, celle de la promotion du tourisme national. « D’ailleurs, comme le précise un cadre du ministère, nous sommes en période pré-estivale et nous attendons la venue de familles qui souhaitent préparer leurs prochaines vacances. De nombreuses agences locales ont préparé des offres en ce sens. » Autre branche dont le succès se confirme en Algérie : le tourisme de mémoire. Abdallah Ayadi, président de l’Office local du tourisme de Skikda (ex-Philippeville, à l’Est d’Alger), explique : « Nous attendons un groupe de dix Français, anciens de Philippeville, le 28 mai prochain. Depuis un an, nous en recevons très régulièrement et, en 2004, nous avons accueilli plus d’une centaine de personnes venues retrouver leur histoire et leurs quartiers ». Il poursuit : « Les anciens veulent voir trois choses : la maison où ils ont grandi, l’école où ils ont appris et le cimetière. Nous avons d’ailleurs développé un cd-Rom spécial, à destination de ce public, avec les anciennes écoles, les cimetières, des photos d’archives… »
Stands dynamiques
Cette fois-ci, le Sitev n’est plus éclaté en plusieurs pavillons, comme c’était le cas l’année dernière. Ce qui lui permet de gagner en ampleur. « Cette année, on observe la participation d’opérateurs de qualité comme Air France, le groupe hôtelier Accor, ou encore le groupe immobilier saoudien Sidar », note Mostepha Brahim, directeur d’Orianis Communication, une agence basée à Paris. « On sent aussi une place plus grande prise par le secteur privé, ce qui est une bonne chose. Il y a de nombreux stands dynamiques et attractifs. »
L’espace gagné a été mis à profit à travers des stands colorés et originaux : celui de la wilaya de Ghardaïa (Sud), recouvert de tapis magnifiques de haut en bas, celui de la Tunisie, avec sa fontaine et son mobilier en fer forgé, celui de la Grèce avec ses danseurs folkloriques, ou celui du complexe algérien Dar Diaf Hammamet qui mixe hôtellerie et balnéothérapie. Toute une partie du salon est également réservée aux services, comme les entreprises de mobilier, de luminaires, de vêtements, de vaisselle, jusqu’aux fournisseurs de moquette pour les hôtels ! Sans oublier les écoles hôtelières, dont celle, très réputée, de Tizi-Ouzou (Kabylie).
7e Salon international du tourisme et des voyages (Sitev 2005), 16-20 mai 2005, Palais des Expositions, Alger.
Le 17 mai, journée d’étude sur le thème « Le tourisme, facteur de développement, de réconciliation et de tolérance entre les cultures ».
Le 18 mai, atelier de travail sur le thème « Développement du tourisme et croissance durable ».