Originaire de Parakou, au nord du Bénin, le Toubani est un mets à base de haricots et d’ignames qui incarne l’héritage culinaire local et séduit par sa simplicité et sa richesse nutritive.
Dans les ruelles animées de Parakou, troisième plus grande ville du Bénin, un rituel matinal attire tous les regards : la préparation et la dégustation du Toubani. Ce plat typique du nord du pays, quasi méconnu au sud, est bien plus qu’un simple petit déjeuner. C’est une étape incontournable de la culture culinaire locale, un repère gustatif pour les habitants.
Qu’est-ce que le Toubani ?
Le Toubani est un mets simple mais riche, préparé à base de haricots et de cossettes d’igname. Son processus de fabrication artisanal témoigne d’un savoir-faire transmis de génération en génération. La farine issue de ces ingrédients est mélangée à de l’eau, du sel et de la potasse avant d’être cuite à la vapeur. Le résultat ? Un beignet à la texture élastique et au goût subtil, qui ravit les papilles.
Une préparation élaborée
Derrière l’apparente simplicité du Toubani se cache une préparation minutieuse :
- Les ingrédients clés : haricots, cossettes d’ignames, potasse, sel, huile et oignons.
- Le processus : Les haricots et les ignames sont d’abord transformés en farine. Une fois le mélange homogène préparé, il est disposé dans des moules (souvent des boîtes recyclées) enveloppés de sachets biodégradables, puis cuits à la vapeur.
- La cuisson : Environ 30 minutes suffisent pour obtenir des portions parfaitement prêtes.
Le Toubani est traditionnellement accompagné d’une sauce à l’huile d’oignon et de piment, ou encore de la fameuse bouillie de sorgho locale, appelée « Yazi ».
Pourquoi adopter le Toubani ?
Outre son goût unique, le Toubani offre de nombreux avantages qui en font un incontournable de la cuisine béninoise. D’abord, il constitue une solution économique particulièrement appréciée des habitants. Avec seulement 200 francs CFA, il est possible de savourer un petit déjeuner copieux et accessible à tous, même aux budgets les plus modestes. Cette accessibilité contribue à sa popularité dans les villes du nord comme Parakou, mais aussi dans d’autres localités du pays.
Sur le plan nutritionnel, le Toubani est un véritable concentré d’énergie. Sa composition à base de haricots et d’ignames lui confère une richesse en protéines végétales et en glucides complexes, essentiels pour maintenir un niveau d’énergie constant tout au long de la journée. Grâce à cette valeur nutritive élevée, il permet de tenir jusqu’au déjeuner sans ressentir de fatigue, ce qui en fait un choix privilégié pour les travailleurs et les écoliers.
Enfin, le Toubani est facilement accessible, ce qui explique sa popularité croissante. Que ce soit à Parakou, Cotonou ou Calavi, il est courant de voir des vendeuses de Toubani installées le long des routes ou sur les marchés locaux. Leur présence régulière garantit un approvisionnement constant, rendant ce plat emblématique disponible à tout moment de la journée. Cette proximité renforce le rôle culturel et économique de ce mets dans la vie quotidienne des Béninois.
Le Toubani face à ses cousins culinaires
Le nord du Bénin regorge de plats à base de haricots, tels que le « Abafou » et l’« Alèlè ». Contrairement au Toubani, l’Abafou n’inclut pas d’igname et offre une texture différente, bien que les deux partagent des techniques de cuisson similaires. Ces variations reflètent la diversité culinaire de la région.