En application de « l’accord politique global » intervenu le 20 août 2006, le Président togolais, Faure Gnassingbé, a nommé le samedi 16 septembre 2006 Me Yawovi Agboyibo à la Primature, à la tête d’un gouvernement de large union.
Le processus de réconciliation nationale et de normalisation politique se poursuit au Togo, où c’est l’un des dirigeants de l’opposition, Maître Yawovi Agboyibo, Président du Comité d’Action pour le Renouveau, qui a été nommé Premier Ministre le 16 septembre 2006 par le Président Faure Gnassingbé, en remplacement du brillant diplomate Edem Kodjo. Edem Kodjo assurait en effet avec efficacité et doigté la conduite de l’Etat depuis les lendemains de l’élection présidentielle mouvementée du 24 avril 2005, consécutive au décès du Président Eyadéma Gnassingbé.
Le nouveau chef du gouvernement a immédiatement tracé son programme : rassembler le plus largement possible les représentants de toutes les tendances politiques dans un gouvernement l’union nationale, au service de la croissance et du développement pacifique du Togo. « Je voudrais que toutes les forces vives qui seront pressenties participent au gouvernement à former pour qu’ensemble nous créions les conditions pour le redressement politique et socio-économique du pays, » a ainsi déclaré dès le 16 septembre Maître Yawovi Agboyibo.
La mise en route du processus démocratique
Le défi est lourd, pour celui qui était jusque là le Président du « Bureau du Dialogue », et donc l’un des principaux artisans de la réconciliation nationale : car c’est seulement s’il réussit à convaincre les Togolais et la Communauté internationale de la réalité de cette démarche d’ouverture et d’union que l’économie togolaise retrouvera tous ses moyens et tous les appuis qui lui manquent aujourd’hui.
Le Président Faure Gnassingbé a d’ores et déjà fixé la route à suivre lors de sa visite à Paris, dans la première quinzaine de septembre 2006 : des élections législatives pluralistes et transparentes, reconnues par toutes les forces politiques en présence, devront être organisées en juin 2007.
A en juger par la composition du gouvernement, le pari n’est pas loin d’être gagné : seul à rejeter cette démarche d’alliance nationale, l’UFC de Gilchrist Olympio, dont l’un des vice-présidents hérite pourtant d’un portefeuille de ministre d’Etat…
Conséquence de ce pas décisif vers la réconciliation nationale, l’Union Européenne devrait progressivement reprendre ses aides au Togo, qui avaient été suspendues en 1993 suite à la répression brutale dont avait été victime l’opposition togolaise de la part du défunt président Eyadéma Gnassingbé.
Reprendre l’aide !
Depuis 13 ans, les subsides européens manquent cruellement à l’économie togolaise qui a besoin d’être soutenue dans son développement. Rien ne s’y oppose plus désormais, car l’engagement et la bonne foi d’Awovi Agboyibo ne sont remis en cause par pesonne. C’est cette position que le Président français Jacques Chirac devrait soutenir parmi ses pairs, ainsi qu’il l’a assuré au Président Faure Gnassingbé il y a quelques jours, lorsqu’ il l’a reçu à l’Elysée…
Il serait grand temps désormais : le Togo mérite de respirer, les populations civiles n’ont pas à être punies pour les querelles de leurs gouvernants, la reprise de l’aide européenne au Togo ne serait désormais que justice !
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