La campagne électorale pour les législatives togolaises du 14 octobre a débuté tambour battant ce samedi sur toute l’étendue du territoire. Elle devrait renouveler les 81 sièges à l’Assemblée nationale, détenus par le parti au pouvoir et ses alliés. Plus de 175 journalistes togolais ont reçu des formations en matière de couverture des élections. Lors de la présidentielle controversée de 2005, nombre d’entre eux avaient fait l’objet d’intimidations.
Tôt le matin, les militants des divers candidats ont pris d’assaut les artères des différentes villes du pays, arborant des T-Shirts à l’effigie de leur parti. Les militants de l’Union des forces de changement (UFC), dont le parti participe pour la première fois à une législative, ont envahi les rues du quartier Bè, siège et fief de la formation, ainsi que les artères de la capitale et d’autres quartiers périphériques.
Tout de jaune vêtus, ils sont sur moto ou à pied, chantant et dansant au rythme des chansons de mobilisation derrière leur président, l’opposant Gilchrist Olympio, arrivé dans la capitale togolaise peu après 10heures (temps local et GMT), en provenance du Ghana voisin, pour soutenir les candidats de son parti. « Il (Gilchrist Olympio) animera un meeting cet après-midi à la plage de Lomé pour lancer la campagne jusqu’à l’intérieur du pays », ont indiqué des responsables locaux du parti.
De leur côté, les militants du parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), sillonnent les rues de Tokoin Adéwui, un de leurs fiefs, ainsi que d’autres coins de la ville avec des T-Shirts de couleur blanche frappés du symbole de la formation.
Les militants du Comité d’action pour le renouveau (CAR), du Premier ministre Me Yawovi Madji Agboyibo, arborant des T-Shirt de couleur rouge, sont également identifiables dans ces foules en liesse.
La Convention démocratique des peuples africains (CDPA) de Léopold Messan Gnininvi, la Convergence patriotique panafricaine (CPP) de Edem Kodjo, battent timidement campagne, pour le moment.
Les forces de sécurité déployées massivement dans la capitale et dans tout le pays, organisent tous ces mouvements des militants qui, parfois, empêchent la circulation dans les rues.
A l’intérieur du pays, dans la région centrale, la campagne a débuté plus tôt que prévu, malgré les injonctions de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Le parti au pouvoir (RPT) et quelques militants du CAR dans ces zones, ont déjà animé des meetings dans plusieurs localités, notamment à Sotobou (300km au nord de Lomé) et ses environs, a constaté, vendredi en début d’après-midi, la PANA.
Les législatives anticipées du 14 octobre, vont permettre au Togo de renouveler les 81 sièges à l’Assemblée nationale, totalement détenus par le parti au pouvoir (RPT) et quelques formations affiliées à la mouvance.
Les journalistes togolais formés pour la couverture des Législatives
Plus de 175 journalistes togolais sélectionnés sur toute l’étendue du territoire national ont reçu des formations en matière de couverture des élections, lors de divers ateliers qui ont pris fin vendredi et samedi après quatre jours de travaux.
Financées par l’ambassade des Etats-Unis au Togo, les sessions de formation ont été animées par six associations professionnelles de la presse du Togo et une organisation internationale, Media foundation for West Africa (MFWA) basée à Accra au Ghana.
Elles visent à outiller les journalistes pour une meilleure couverture des législatives anticipées du 14 octobre, en se référant à des sources fiables et autorisées, pour éviter la diffusion d’informations susceptibles de créer la psychose et la confusion au sein des populations pendant la période très sensible des élections, « souvent terminées par des violences au Togo », ont indiqué les organisateurs.
Au cours de ces ateliers, un accent particulier a été mis sur le mode de scrutin proportionnel à la plus forte majorité, qui sera à son premier essai au Togo. Le code électoral et la responsabilité des journaliste en période électorale ont également fait l’objet de Travaux pratiques supervisés par des anciens journalistes et des juristes spécialistes des médias.
Déjà entre juillet et août dernier, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communicvation (HAAC), organe de régulation des médias dans le pays, avait financé, avec l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de l’Union européenne et d’autres partenaires, la formation de plusieurs journalistes, notamment des directeurs d’organe de presse et des rédacteurs en chef, en matière de traitement et diffusion des informations électorales.
Lors de la présidentielle controversée de 2005, rappelle-t-on, beaucoup de journalistes avaient fait l’objet d’intimidation, surtout ceux de la presse privée, de la part des forces de sécurité.