La paralysie générale de l’économie malgache se répercute sur l’activité clef de l’Ile Maurice. Les usines textiles mauriciennes, délocalisées à Madagascar, fonctionnent au ralenti. Pour rattraper le retard, les maisons-mères voudraient embaucher 3 000 ouvriers à Maurice. Mais la main-d’oeuvre de l’Ile boude plus que jamais le travail en usine.
Quatre millions de roupies de perte sèche par jour (151 500 euros). C’est le prix de la crise politique qui paralyse Madagascar pour l’une des plus importantes entreprises de textile mauricienne. Avec sept usines sur l’archipel, Floréal Knitwear est en droit de se demander si elle a bien fait de délocaliser son activité. Quand ce n’est pas le personnel qui fait défaut, ce sont les matières premières qui manquent. Les travailleurs sont en grève et les routes, notamment celle qui relie le port à la capitale, sont complètement bloquées.
Comme de nombreuses autres compagnies, Floréal va donc devoir augmenter sa production sur l’Ile Maurice. Les commandes s’accumulent et sans un apport de main-d’oeuvre massif, le retard pourrait s’avérer fatal à la survie de l’entreprise. La Mauritius Export Processing Zones Association (MEPZA) confiait à L’Express qu’une embauche de plus de 4000 ouvriers serait nécessaire. Une bonne nouvelle pour l’emploi sur l’Ile ? Oui et non, car depuis longtemps, les Mauriciens boudent le travail en usine.
Le textile n’a plus la cote
Les habitants de l’Ile sont en effet bien plus attirés par les métiers du tourisme que par les offres de l’industrie textile. Il y a notamment une réelle pénurie de machinistes dans la main- d’oeuvre locale. Alors que l’Ile Maurice enregistre un taux de chômage de plus de 9,7%, ce sont donc des ouvriers d’origine étrangère qui vont bénéficier des conséquences de la crise malgache. Le ministère de la Formation et de l’Emploi a mis sur pied une procédure accélérée pour permettre aux entreprises de recruter selon leurs besoins.
La législation reste cependant lourde : le ratio d’un travailleur étranger pour trois travailleurs mauricien est obligatoire. L’Etat soutient cependant fermement le secteur. Sangeet Fowdar, ministre de l’Emploi, a même laissé entendre qu’une révision de ces quotas pourrait être envisagée.