Quel bilan pour Barak Obama ? Le 4 novembre 2008, l’ancien sénateur de l’Illinois devenait le premier afro-américain à accéder à la Maison Blanche. Un événement qui a suscité les espoirs les plus fous en Afrique. Un an après, que reste-il de cet engouement ? Entre satisfaction et inquiétude, la presse africaine fait le point sur la première année au pouvoir du président des Etats-Unis.
Barack Obama est devenu une icône sur le continent africain en accédant le 4 novembre 2008 à la présidence des Etats-Unis. Un an après sa victoire électorale, les journaux africains ne tarissent pas d’éloges sur Barack Obama, faisant fi des défaites électorales infligées au Parti démocrate en Virginie et dans le New Jersey et de la hausse du chômage aux Etats Unis. « Le premier Noir à la Maison Blanche a réussi, tout au moins sur le plan symbolique, à imposer son rythme. Avec lui, comme par miracle, l’espoir renait malgré la crise économique », écrit le quotidien béninois Fraternité. Pourtant, la cote de popularité du président dans son pays s’effrite, les Américains attendent toujours de constater les effets du plan de relance pour sortir de la crise économique. Le président, selon le quotidien malien Le Républicain, est incompris par ses compatriotes qui lui reprochent à tort « son penchant pour sa rhétorique » et « voient en lui un socialiste ».
Amour toujours…
Les journaux africains préfèrent évoquer les politiques mises en place par le président. Le quotidien ivoirien Fraternité rappelle le plan de 787 milliards qui a relancé la croissance de 3,5% aux Etats-Unis, et sa réforme sur la santé. Dans la même optique, l’Expression, sur son site Internet, vante les mérites de Barack Obama en mettant en avant « son souhait d’imprimer un processus de paix au conflit israélo-palestinien » et « sa volonté de renouer le dialogue avec l’Iran ». Le Républicain note que quoi qu’il fasse, le président des Etats-Unis peut être certain qu’il sera toujours préféré à son prédécesseur, George W. Bush. Il ne risque pas, ironise le journal malien, « de finir sous un jet de babouches ». Mieux, on lui pardonne la présence des troupes américaines en Irak, l’envoi 30 000 soldats US en Afghanistan, et la fermeture sans cesse repoussée de la prison de Guantanamo. Quand on ne les justifie pas.
C’est le cas du quotidien burkinabè L’Observateur Paalga qui avance que Barack Obama ne serait pas arrivé à la Maison Blanche au meilleur moment. « A sa décharge, il a hérité de la patate chaude irakienne et afghane que lui a refilée Georges Bush. [Et] alors qu’il se demandait comment sortir de ses bourbiers, une catastrophe épouvantable a frappé son pays, puis le reste de la planète : les crises financière et économique internationales. La conjugaison de ces conjonctures ne lui a pas tout à fait facilité la tâche », explique le journaliste San Evariste Barro.
Obama dans les bonnes grâces de l’Afrique
La lune de miel entre l’Afrique et Barack Obama se poursuit. La moitié kenyane du président lui assure l’affection de tout un continent qui n’attend pas qu’il révolutionne son quotidien, comme le fait remarquer L’Observateur Paalga. « Tout le monde sait qu’en politique, notamment dans les républiques démocratiques et non bananières, ce qui importe plus pour un dirigeant, c’est bien l’opinion de ses compatriotes que celle, on va dire, des citoyens du monde ».
Reste que pour l’heure, le bilan du président des Etats-unis apparaît comme précoce. « Il va falloir plus de temps pour un jugement de valeur su l’an 1 de Barack Obama », écrit Fraternité. « Il [lui] reste encore plus de 4 ans de mandat », renchérit L’Observateur Paalga. « C’est dire qu’il a suffisamment de temps pour redresser la barre et réussir à démontrer la pertinence de ses choix politiques. Et quand on voit ce qui reste au compteur de son mandat, on peut avancer que le temps joue en sa faveur ».