Le temps de la guerre


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Drapeau de la Côte d'Ivoire
Drapeau de la Côte d'Ivoire

Le gouvernement ivoirien commence à préparer sa population en vue de l’assaut contre les rebelles à Bouaké et Korhogo, déclarées depuis jeudi  » zones de guerre « . Abidjan n’en démord pas : le pays a à faire à une agression extérieure et non à une mutinerie.

Les troupes françaises continuent d’évacuer les ressortissants de Bouaké, seconde ville de Côte d’Ivoire, contrôlée par les mutins depuis le 19 septembre dernier. Depuis jeudi, plus de mille personnes ont été dirigées vers Yamoussoukro, capitale politique. Les habitants de Bouaké redoutent l’inévitable face à face entre l’armée loyaliste et les mutins. Car les autorités ivoiriennes durcissent leurs positions et préparent leur population à la guerre. Les deux principales villes tenues par les mutins, Korhogo et Bouaké, sont déclarées  » zones de guerre « . Et c’est le ministre de la Défense qui occupe le devant de la scène, éclipsant le Premier ministre Affi N’Guessan et le président Laurent Gbagbo. Dans son message à la nation, Lida Kouassi fait montre d’une détermination guerrière.

Zones de guerre

 » On nous avait annoncé d’abord une mutinerie. Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que la Côte d’Ivoire est confrontée à une agression armée dont l’objectif est bien de renverser les institutions légales et d’asservir son peuple. (…) En effet, c’est à une véritable guerre d’occupation de notre territoire que nous assistons. (…) Dans quelques heures, les forces armées nationales de Côte d’Ivoire seront appelées à faire leur devoir. Je demande aux forces armées nationales de défendre notre patrie, ma patrie, avec honneur, courage et dévouement « , déclare le ministre de la Défense. Selon lui, l’heure n’est plus aux négociations.

Les mutins ont tenu une conférence de presse, jeudi dernier, à Bouaké. Ils ont démenti catégoriquement être au service du général Robert Guéï, tué le 19 septembre à Abidjan, ou du leader du RDR (Rassemblement des républicains) Alassane Ouattara, réfugié à l’ambassade de France. Ils ont aussi précisé que leur mouvement est une mutinerie et non un coup d’Etat.

Ballet diplomatique

La confusion ne concerne pas seulement la situation militaire, avec le Sud et Abidjan contrôlés par le gouvernement et le Centre et le Nord par les mutins, mais aussi la diplomatie. Le sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), consacré à la crise ivoirienne, qui devait se tenir le 5 octobre à Dakar, a été anticipé au 29 septembre à Abidjan. Avant d’être déplacé à Accra pour le même jour. Par ailleurs, des troupes nigérianes, accompagnées de trois avions de combat, sont arrivées à Abidjan pour venir en aide aux forces armées ivoiriennes. Les soldats nigérians pourraient intervenir dans le cadre de l’Ecomog, la force d’intervention créée par la Cedeao.

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