La Mauritanie et le Tchad ont acté la dissolution prochaine du G5 Sahel. L’annonce a été faite, ce mercredi, au lendemain du retrait du Niger et du Burkina Faso. Créé en 2014, le G5 Sahel est une communauté qui regroupait le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
Ils étaient les deux derniers membres de l’alliance G5 Sahel dont l’objectif est de faire face au djihadisme. Ce mercredi 6 décembre, la Mauritanie et le Tchad ont évoqué la dissolution de l’alliance créée en 2014. Les deux pays « prennent acte et respectent la décision souveraine » du Burkina Faso et du Niger de se retirer. Ce, après l’annonce antérieure du retrait du Mali.
De la dissolution du G5 Sahel
La Mauritanie et le Tchad ont promis de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires, conformément aux dispositions de la Convention portant création du G5 Sahel, notamment en son article 20. L’article 20 de la Convention stipule que « le G5 Sahel peut être dissous à la demande d’au moins trois États membres ». Seulement, les régimes militaires au pouvoir au Burkina Faso et au Niger n’ont pas expressément demandé la dissolution du G5 Sahel.
Pour justifier le retrait, les deux pays ont dénoncé que le G5 Sahel « peine à atteindre ses objectifs ». Selon eux, « les ambitions légitimes de nos États, à faire de l’espace du G5 Sahel une zone de sécurité et de développement sont contrariées par des lourdeurs institutionnelles, des pesanteurs d’un autre âge qui achèvent de nous convaincre que la voie de l’indépendance et de la dignité sur laquelle nous sommes aujourd’hui engagés, est contraire à la participation au G5 Sahel dans sa forme actuelle ».
Le Mali, premier à quitter le G5 Sahel
Le Niger et le Burkina estiment en outre que « le G5 Sahel ne saurait servir les intérêts étrangers au détriment de ceux des peuples du Sahel. Encore moins accepter le diktat de quelque puissance que ce soit au nom d’un partenariat dévoyé et infantilisant qui nie le droit à la souveraineté de nos peuples et de nos États ». D’où, selon eux, la responsabilité historique que constitue la décision de quitter le G5 Sahel.
Avant le Niger et le Burkina Faso, le Mali avait claqué la porte du la force G5 Sahel, à la mi-mai 2022. Bamako déplorait « une perte d’autonomie de décision, une instrumentalisation et un dysfonctionnement grave des organes du G5 Sahel ». Une situation « fondamentalement contraire aux intérêts de cette communauté dont le mandat est de mutualiser les moyens pour garantir des conditions de développement et de sécurité dans l’espace des pays membres », ajoutait les autorités maliennes.