Le gouvernement de Khartoum et la rébellion sudiste sont parvenus à un accord le week-end dernier à Machakos, au Kenya. Le Sud Soudan, à majorité chrétienne et animiste, aura droit à l’autodétermination pendant six ans. Ensuite, les habitants se prononceront par référendum sur l’indépendance.
Cette fois-ci semble être la bonne. L’accord conclu entre Khartoum et la rébellion du Sud Soudan, samedi dernier à Machakos (Kenya), enthousiasme les deux parties. Intervenant à la télévision nationale, le président Omar Al-Béchir a salué l’accord signé samedi sur « le droit à l’autodétermination pour le peuple du Sud Soudan et les rapports entre Etat et religion ». Le mouvement du Colonel John Garang, la rébellion de l’Armée de libération des peuples du Soudan (SPLA), se dit aussi satisfait de l’accord.
Après 19 ans de guerre, le Soudan n’a jamais été aussi près de la paix. Khartoum a décidé de faire des concessions : la charia (loi islamique) ne sera pas appliquée pour le Sud, à majorité chrétien et animiste, et une large autonomie sera reconnue à cette région.
Les affaires continuent
Le Sud Soudan sera géré pendant six ans, période de transition, par le Mouvement-Armée de libération des peuples du Soudan (SPLM-A) selon des modalités qui seront déterminées à la prochaine session de négociations, prévue en août au Kenya. Khartoum avait proposé une période d’autonomie de dix ans et la SPLA de quatre ans. Finalement, les deux parties ont convenu qu’au bout de six ans, un référendum sera organisé sur le maintien du Sud au sein du Soudan. La rébellion sudiste ne semble plus pressée de prendre son indépendance et opte plutôt pour une plus grande autonomie.
« Les parties ont convenu de poursuivre les négociations sur les autres dossiers de premier plan – partage du pouvoir et de la richesse, droits de l’homme et cessez-le-feu – quand les conversations reprendront mi-août 2002 », note le communiqué officiel du gouvernement kenyan qui a abrité les pourparlers.
Exportateur de pétrole, le Soudan a produit 205 000 barils par jour en 1999, dont 145 000 destinés à l’exportation, essentiellement à partir de champs concentrés dans le centre du pays, près des zones de combat. La rébellion demande, elle aussi, à profiter de la manne pétrolière.
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